concerts
2021
REPORTAGE au Festival Les Escales Saint-Nazaire 2014
Entretien Salah Mansouri, en partenariat avec musiquesdumonde.fr et Les Escales Saint-Nazaire Captations,montage : Live productions
© Salah Mansouri
Biographie
Mon premier, avec ses dread-locks et sa barbe grisonnante, a la dégaine du rasta qui se respecte. Mon second, avec son indévissable casquette et sa bouille juvénile, a la dégaine du titi parisien qui se respecte. Mais pour trouver mon tout, mieux vaut oublier les stéréotypes. Car la paire Winston McAnuff – Fixi ne mange pas de ce pain-là.
A 55 ans, celui que l’on surnomme Electric Dread pour son extravagante énergie sur scène, a participé aux heures glorieuses de l’histoire de reggae roots jamaïcain : en tant que compositeur pour des chanteurs comme Hugh Mundell ou Earl Sixteen, en tant que chanteur avec Inner Circle, et en son nom propre.
Mais c’est en France qu’il impulse un tournant à sa carrière, il y a dix ans, avec Romain Germa et Nicolas Maslowski, les fondateurs de Makasound.
Non content de rééditer sur ce jeune label d’anciens albums, l’enfant terrible y trouve un nouveau terrain de jeu musical. Avec le chanteur Camille Bazbaz, il commet en 2004 l’explosif A Drop, puis en 2006, avec le gang rock-musette de Java, Paris Rockin, l’album de tous les succès. Et de la rencontre avec Fixi. Sur une valse revisitée, l’accordéoniste de Java invite Winston à poser la voix. L’alchimie fonctionne.
Avec son acolyte Rwan, Fixi a remis au goût du jour le folklore français en le reconnectant avec les musiques actuelles. Histoire de réinventer le « vrai son parigot ». Batteur, pianiste, accordéoniste (aux côtés de Sinclair ou Mathieu Chédid), arrangeur, réalisateur et chef d’orchestre (entre autres de Tony Allen), Fixi, bientôt 40 ans, a nourri sa musique de ces multiples expériences.
Aussi tempéré et réfléchi que Winston est tout feu tout flamme, il aime à absorber les traditions musicales croisées au cours de ses nombreux voyages (Brésil, Jamaïque,Réunion) pour les refondre et les faire siennes avec son accordéon. Un langage qu’il partage avec Winston, élevé par un papa pasteur qui jouait… de l’accordéon. Ebranlé en août 2012 par l’assassinat de son fils Matthew McAnuff (devenu sous sa houlette un artiste prometteur de la jeune scène jamaïquaine), l’infatigable rasta a néanmoins repris le chemin des studios avec Fixi.
Sans doute plus philosophe que jamais. Et plus apte que quiconque à soigner les bleus de l’âme.