concerts
2022
Samedi 18 Juin 2022 à Saint Chamond (42), dans le cadre du festival RUE DES ARTISTES
Samedi 25 Juin 2022 à Cerisy Belle Etoile (61), dans le cadre du festival LES BICHOISERIES
Lundi 04 Juillet 2022 à Juan Les Pins (06), dans le cadre du festival BIG REGGAE FESTIVAL
Jeudi 21 Juillet 2022 à Selestat (67), dans le cadre du festival SUMMER VIBRATION FESTIVAL
Dimanche 07 Août 2022 à Chambery (73), dans le cadre du festival NOMADE REGGAE FESTIVAL
Vendredi 19 Août 2022 à Saint Paul Les Dax (40), dans le cadre du festival LES TEMPOS DU MONDE
Samedi 27 Août 2022 à Limoges (87), dans le cadre du festival URBAN EMPIRE
Jeudi 24 Novembre 2022 à Grenoble (38)
Vendredi 25 Novembre 2022 à Le Moulin à Marseille
Samedi 26 Novembre 2022 à Le Rockstore Montpellier (34)
Mercredi 30 Novembre 2022 Le Bikini Ramonville (31)
Jeudi 01 Décembre 2022 à Le Rocher de Palmer à Cenon
Vendredi 02 Décembre 2022 à La Nef à Angouleme
les 03 & 4 Décembre 2022 à La Cigale à Paris
Mercredi 07 Décembre 2022 à La Laiterie Strasbourg (67)
Vendredi 09 Décembre 2022 à La Cartonnerie à Reims
Samedi 10 Décembre 2022 à Le Havre (76)
Tiken Jah Fakoly , Oumou Sangare & Mouss Hakim Amokrane à la Fiesta DES SUDS 2015 © Salah Mansouri
biographie
DERNIER APPEL
Si l’homme est conditionné par son milieu, alors Tiken Jah Fakoly est bien l’enfant du Denguélé, cette région située au nord de la Côte d’Ivoire dont Odienné est le chef lieu. C’est là qu’est né le 23 Juin 1968 celui qui fut baptisé Moussa Doumbia. C’est dans cette contrée richement boisée qu’il a grandi, été scolarisé, là où il a donné ses premiers concerts, vécu son premier amour.
A quelques kilomètres à l’ouest d’Odienné se trouve la frontière avec la Guinée Conakry. Un peu plus au nord, c’est le Mali. Et si l’on prend la direction de l’est, on entre vite au Burkina Faso et au Ghana. En somme, Tiken est le fruit d’un carrefour culturel dont il est aujourd’hui le centre.
En témoigne Dernier Appel, le plus panafricain de ses albums. Et le plus universel tant les préoccupations qui le nourrissent débouchent sur une réflexion qui nous concerne tous ; tant la musique dont il est aujourd’hui le patron incontesté, le reggae, procède d’un savant métissage, jouit d’un pouvoir unificateur sans équivalent, invite à danser tout en éclairant les consciences.
Pourtant dans ce Dernier Appel, on perçoit d’abord l’urgence. C’est que cette Afrique dont il est le fils messianique vit encore au rythme des guerres et des coups d’état comme en témoignent les récents conflits au Mali, au sud Soudan, en Centrafrique. En prenant dans la chanson titre, et premier single, l’avion pour métaphore, Tiken met en lumière une situation qui tarde à s’améliorer et place chacun devant ses responsabilités.
En clair, il n’y a plus de temps à perdre. C’est maintenant ou jamais. Maintenant que ce continent, qui a toutes les cartes en main pour réussir, démographie et richesses naturelles, doit décoller. Ou alors il lui faudra endurer longtemps encore misère et chaos. Telle est la thématique traversant cet album.
Tel est le message profond décliné dans L’Afrique, Le Prix du Paradis, Too Much Confusion et Diaspora, ces deux dernières marquées par les contributions de Patrice et d’Alpha Blondy. Comme si Tiken tenait à souligner que face à ce défi, la mobilisation de toutes les forces et de tous les talents était indispensable. Assez des divisions. Et assez des préjugés qui partout nourrissent les haines, comme le suggère Human Thing où se distingue la voix d’une autre visiteuse de prestige et d’aura, Nneka.
Mais que vaudrait au juste la parole d’un Tiken Jah Fakoly chanteur engagé si celui-ci oubliait en chemin sa part d’humanité. Celle qu’une chanson comme Tata, en souvenir de ce premier amour disparu, montre avec pudeur.
Celle qu’il révèle de façon toute aussi bouleversante dans Saya en évoquant la mort comme seul un Africain est en mesure de le faire, car plus souvent confronté à elle qu’ailleurs : sans dramaturgie mais avec cette humilité de l’enfant nu face à l’inéluctable.
De ces deux splendides complaintes, on retient la texture acoustique dominée par les instruments traditionnels mandingues respectueuse de l’intimité épanchée. Ailleurs, notamment dans Too Much Confusion, c’est un nouveau Tiken, en mode soul orchestrale façon Curtis Mayfield, qui vient s’adosser à celui que l’on connaît, aussi solidement enraciné dans le reggae à la roots qu’un baobab centenaire l’est au cœur de la brousse.
Enregistré entre Bamako et Paris, avec une production et des arrangements dus à Jonathan Quarmby, déjà à l’œuvre sur L’Africain et African Revolution, Dernier Appel passe ainsi par toutes les tonalités et les humeurs, épouse les couleurs de l’arc-en-ciel comme pour mieux révéler la flamboyante clameur d’un continent et d’un peuple en mal d’existence.
Avec en point d’orgue joyeux et dansant, entonné avec Nneka et Patrice, ce medley où War Ina Babylon, classique du jamaïquain Max Romeo, fusionne avec Give Peace A Chance, célèbre mantra pacifiste de John Lennon. Comme un ultime symbole, comme le sceau royal qu’appose cet artiste, géant d’Afrique, qui n’ignore rien de la violence d’un monde perpertuellement à feu et à sang pour l’avoir subit dans sa chaire et qui pourtant persiste, encore et toujours, à choisir l’amitié à la guerre.
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