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BIOGRAPHIE
Syrine Ben Moussa est originaire de Testour, ville emblématique du Malouf où s’installèrent les exilés andalous. Elle se perfectionne avec Tahar Gharsa, disciple du grand Khemnis Ternane. Celui que Syrine décrit comme un « maître extraordinaire et généreux » lui enseigne les secrets de son art.
Après l’obtention d’un important diplôme de musique arabe et sa reconnaissance au sein du prestigieux cercle de Malouf de Tahar Gharsa, Syrine reçoit une bourse d’étude pour préparer un doctorat de musicologie à la Sorbonne. Elle se consacre également à l’enseignement de la musique arabe qu’elle prodigue à des enfants des 2ème et 3ème générations de l’émigration maghrébine en France, en leur enseignent l’arabe par l’apprentissage du Malouf. Un vrai concept !
Virtuose du oud, elle poursuit son chemin, élargissant ses horizons des chants maghrébins et affirmant une personnalité artistique qui séduit les plus connaisseurs.
Son premier concert au Théâtre de la Ville est fortement salué par les critiques et célébré par les médias parisiens. Grâce à elle et à cette nouvelle génération talentueuse, à la suite de Lotfi Bouchnak et Anouar Braham, la musique tunisienne retrouve son éclat.
L’intitulé Brises Tunisiennes que la chanteuse donne à son concert rend compte des particularités de la musique de son pays. Le Malouf tunisien repose sur la forme classique de la Nouba arabo-andalouse. Il se différencie cependant du Malouf pratiqué à Constantine et en Libye. Le « M’saddar » purement instrumental, rappelle la structure du « Bashraf » turc et le « Shghrul » est d’influence ottomane.
Le « oud arbi » est un luth spécifiquement tunisien et se différencie quelque peu du luth traditionnel oriental appelé « oud sharqi ».
sources : Archipels, Maison des Arts et Cultures du Monde en Normandie
Syrine Ben Moussa chant et oud chant malouf et dérivés
Dès qu’on entend la voix de la jeune Syrine Ben Moussa, née en 1984, on est saisi par une présence immédiate : clarté, attaque des notes, mélismes d’une grande précision, longues arabesques venant développer le mouvement incessant du chant. Cette voix semble déjà incarner le chant arabe dans toute sa beauté.
Fille d’un architecte mélomane originaire de Testour, ville emblème du Malouf, Syrine Ben Moussa étudie le violon et le chant dès l’âge de neuf ans. À onze ans, elle intègre le conservatoire El Farabi et entre au Conservatoire supérieur à dix-sept ans. Son père l’emmène à tous les concerts, sans oublier les expositions d’art ou d’histoire qui lui forment le goût. Elle s’initie au oud en autodidacte.
Elle a la chance d’être présentée au maître du Malouf Tahar Gharsa (disciple du grand Khemnis Ternane), avec qui elle se perfectionne pendant un an, jusqu’à la mort de celui-ci en 2003. Celui que Syrine décrit comme un « maître extraordinaire, généreux et partageur » lui enseigne les secrets de son art, comme s’il désirait déposer son savoir entre les mains de la jeune fille qu’il juge très douée, intelligente et intègre. Excellent compositeur, auteur de chansons devenues nationales dont Mechmoum El Fell et Meguies, il la guide dans l’art de la composition. Cette générosité rarissime dans ce milieu porte ses fruits : Syrine est invitée à des festivals de Malouf dans son pays et en Algérie. En 2007, elle s’installe à Paris pour préparer un master en musicologie dont le sujet est une étude comparative des modes tunisiens et algériens ayant la même échelle, ce qui prolonge sa réflexion sur l’interprétation du Malouf, genre arabo-andalou pratiqué à l’est de l’Algérie, en Tunisie et en Libye.
Christian Ledoux