concert
2021
le Dimanche 28 mars 2021 à la Philharmonie de Paris
le samedi 17 mars 2012 - 17h00
Shahram Nazeri chant
Hossein Alizadzeh târ
Iran
VOIX D’OR DE LA POÉSIE PERSANE
Artiste d’exception, Shahram Nazeri passe avec autant de sérénité de l’infinie délicatesse à la fougue la plus intense. Né en 1950 dans le Kurdistan iranien au sein d’une famille de mélomanes, il est initié très jeune par sa mère à la poésie soufie, perfectionne son apprentissage auprès d’un maître de chant et d’un derviche qui lui font découvrir toute la littérature mystique. S’il maîtrise parfaitement le répertoire du poète mystique Rûmi, il sait associer au répertoire classique du chant persan la tradition kurde dans « un cœur à cœur » d’une extrême humanité.
THÉÂTRE DE LA VILLE
2 pl. du châtelet Paris 4
tel. 01 42 74 22 77
en concert le20 septembre 2008 dans le cadre du festival Mûsîqât en Tunisie à Sidi Bou Saïd au Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes ( ENNEJMA EZZAHRA )
Le siège du Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes se trouve au Palais Ennejma Ezzahra, maison du Baron Rodolphe d’Erlanger à Sidi Bou Saïd, monument historique classé datant du début du XXème siècle et considéré parmi les joyaux de l’architecture en Tunisie.
"Palais du Baron d’ERLANGER" ( ENNEJMA EZZAHRA )
8 Rue 2 Mars 1934 , Sidi Bou Saïd
Tèl. : (216)71.740.102, Fax : 71.746.490
Shahram Nazeri
la musique est la nourriture de l’esprit
entre les deux traditions vocales et instrumentales perse et kurde
Artiste d’exception, il est fruit d’une bienheureuse rencontre entre les deux traditions vocales et instrumentales perse et kurde, traditions fécondes s’il en est qui peuvent allier codification ou sophistication extrêmes et incroyables souplesses et sagesses populaires tout en laissant entendre un chant intérieur des plus purs qui soit. Cette « musique spirituelle intériorisée, édifiant l’âme », selon ses propres mots, imprégnée d’amour soufi, il la distille comme il l’a apprise, de « poitrine à poitrine », de sein à sein, nourricier et en transmission, aimant et ardent. Au répertoire persan radif classique dont il domine la lettre et l’esprit mais qui peut parfois apparaître trop « exquis », trop élitaire, ou même trop figé parfois , il a su, de sa « poitrine » à lui, associer l’ardente tradition kurde.
Dialogue de profondeur dès lors, entre infinies subtilités et différences des timbres vocaux et instrumentaux, et entre cultures kurde et persane voisines : certains des instruments initialement persans dont il s’accompagne, comme le luth târ, la vièle kamantché ou le zarb, initiale-ment persans, ont ainsi été tôt adoptés par les musiciens kurdes, alors qu’en retour, la musique persane a depuis longtemps emprunté certains des instruments kurdes majeurs, comme la « mère des instruments », le luth rituel tanbur ou le tambourin dâf, ce « cercle parfait, blond, brillant, lune claire » (Martine Cadieu). Quant au fond mélodique kurde « avec ses quatrains pathé-tiques célébrant toujours l’amour, comme nous l’indique Jean During, il demeure une source d’inspiration même pour les compositeurs de formation persane ». Relation bien comprise de bon voisinage d’autant plus essen-tielle quand on est, comme Shahram Nazeri, au carre-four entre les deux.
On connaît son humaine trajectoire : naissance selon ses dires en 1951 dans la cité kurde-iranienne de Kermanshâh, au sein d’une famille mélomane sa mère, son père, son oncle sont ses premiers maîtres vocaux, musicaux, littéraires « où la musique était aussi indis-pensable que le pain ». Il interprète à huit ans le Masnavi de Jalâleddin Rumi dans les cercles soufis.
« Chez Rumi, confie-t-il, on trouve le mouvement, un grand mouvement dont j’avais besoin quand j’ai commencé à chanter. [] Cétait un maître à penser de son siècle, et il est sorti dans la rue pour se mettre à danser. Une révolution passant par un seul homme. » Il chante à neuf ans à la radio de Kermanshâh puis à onze ans à la télévision iranienne, et bénéficie, selon sa propre « liste », de lenseignement musical de Abdollah Khan Davami, Nour-Ali Borumand, Ahmad Ebadi, litté-raire de Shafi Kadkani, Sayeh, Behzad Kermanshahi et mystique du derviche Hassan Kharabati, de Nemat Ali Khabarati et de Nassereddine Heydari.
partout dans le monde entier, les graines de son chant inspiré
Après son Premier prix de chant au Concours de Musique traditionnelle à Téhéran en 1975, il chante dans les fameux groupes Sheydâ et Aref, et depuis lors jette à la volée, partout dans le monde entier, les graines de son chant inspiré. Régulièrement pourtant, il sait se reti-rer de l’écume du monde, sachant « le regarder de loin » Sagesse
Si certains heureux fidèles du Théâtre de la Ville ont pu se confronter à la fabuleuse liberté fougueuse de son chant dès 1988, les « nouveaux adeptes » de ses pas-sages suivants (1990, 1993, 1998, 2002), ne sont pas en reste Le fil du temps essentiel est souple et vif comme la musique Ne confiait-il pas au Monde, il y a déjà une dizaine d’années : « La musique est la nourriture de l’es-prit. Enlevez-la du monde, vous aurez un cimetière. Aucun autre art ne peut lui ressembler, à part le chant des oiseaux ou celui de l’eau » ?
Pierre-Alain Baud