concert
2023
le 17 juillet 2023 à La Maison des Passeurs d’histoires à Châtillon-Coligny
le 30 juillet 2023 à la Bergerie de Soffin à Authiou
« KOTEBA » de Seydou Boro
« KOTEBA » , c’est la forme de théâtre traditionnel bambara. Pour cette création, Seydou Boro s’inspire de la société secrète des « Yonyonsés » et de leur rite, le « Boûgô », qui permet à ses pratiquants de moquer les comportements conflictuels, de dénoncer ou de confesser de mauvaises actions. Sous les traits d’un personnage masqué, la parole est alors libérée, entendue, acceptée et respectée par les villageois. L’inceste, le viol, l’abus... Comment dire l’indicible ?
Pour ce retour au solo, sa dernière pièce de danseur, Seydou Boro sera ce « diable », dont surgissent voix et états de corps, cette forme humaine et abstraite, traversée par les indignations d’un homme face à l’inacceptable.
concert le 4 Avril 2018 au Studio de l’Ermitage à Paris
Reportage © Salah Mansouri
Biographie officielle
Né à Ouagadougou, au Burkina Faso, Seydou Boro suit dès 1990 une formation d’acteur au sein de la compagnie de théâtre Feeren, dirigée par Amadou Bourou. Il est ainsi interprète dès 1991 pour le théâtre, dans Marafootage, d’Amadou Bourou puis dans Œdipe-Roi de Sophocle d’Eric Podor. A l’écran, il incarne le rôle titre de Soundjata Keïta, dans Keïta, l’héritage du griot de Dani Kouyaté (primé au festival panafricain du cinéma de Ouagadougou).
En 1993, il intègre la compagnie Mathilde Monnier au Centre Chorégraphique National de Montpellier. Il participe alors aux différentes créations de la compagnie : Pour Antigone, Nuit, Arrêtez arrêtons, arrête, Les lieux de là, Allitérations.
En 1992, Seydou Boro rencontre Salia Sanou à l’Ecole des Ensembles Dramatiques de Ouagadougou. Trois ans plus tard en 1995, forts de leur parcours commun au sein de la compagnie Mathilde Monnier, ils fondent la compagnie salia nï seydou avec leur première œuvre créée en 1996, Le siècle des fous, à mi-chemin entre la tradition africaine et la modernité gestuelle.
Ils revendiquent une créativité forte et originale et font partie de cette nouvelle génération de chorégraphes en Afrique qui souhaitent sortir des stéréotypes exotiques et folkloriques limités à la tradition.
Ils seront lauréats des deuxièmes Rencontres Chorégraphique de l’Afrique et de l’Océan Indien à Luanda et recevront le prix “Découverte” R.F.I. Danse 98, avec Figninto, l’œil troué créé en 1997, puis, en 2000, Taagalà, le voyageur sera présenté au festival Montpellier Danse.
En 2002, Seydou Boro chorégraphie Weeleni, l’appel, une des pièces les plus intimistes de la compagnie et en 2004, il créé C’est-à-dire… performance de texte, danse et musique où l’homme questionne sa relation à la danse, à la création, à la politique avec humour et gravité, sensibilité et émotion, dans un solo sans filet.
En 2006, Seydou Boro et Salia Sanou invitent le compositeur Jean-Pierre Drouet à les rejoindre pour une collaboration inédite avec l’ensemble instrumental Ars Nova, ce sera Un Pas de Côté créé à la Biennale de la Danse de Lyon. En 2008, ils créent ensemble Poussières de sang, pour sept danseurs, une chanteuse et quatre musiciens, exposé cru et implacable des violences humaines.
En 2009, Seydou Boro créé Concert d’un homme décousu, spectacle pour un danseur et cinq musiciens.
Seydou Boro et Salia Sanou ont été artistes associés à la Scène nationale de Saint-Brieuc, au Centre national de la danse à Pantin ainsi qu’au Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France.
Parallèlement, Seydou Boro réalise des films documentaires sur la danse créative africaine : " La Rencontre ". 52mn. 1999 (Diffusion ARTE - 2000) et “la Danseuse d’ébène ". 56mn. 2002 (1er prix du festival Vues d’Afrique 2003).
En 2002, il écrit la pièce de théâtre l’Exil dans l’asile.
En 2004, il réalise : "C’est ça l’Afrique" - "Visas" - "Le cheval" - "On s’en fou" - " La fissure", films courts de fiction autour de la danse de 10 à 15 minutes chacun.
En 2008, il joue dans le film « Paris, je t’aime » d’Oliver Schmitt.
En 2010, il sort son premier album, « kanou ».
Il est également co-directeur des Rencontres Chorégraphiques Dialogue de Corps à Ouagadougou, festival biennal qui propose des résidences d’écriture, des ateliers, des rencontres autour d’une programmation internationale de danse. Seydou Boro a été nommé avec Salia Sanou, directeurs artistiques du Centre de Développement Chorégraphique de Ouagadougou (Burkina Faso), inauguré pour l’ouverture de l’édition 2006 du Festival Dialogues de Corps.
En 2010, Seydou Boro et Salia Sanou décident de suspendre les activités de la Compagnie salia ni seydou. Après s’être porté artistiquement et humainement, ils décident de se confronter individuellement à la scène et au public, ils continuent cependant à codiriger et à tenir la direction artistique du Centre de Développement Chorégraphique - la Termitière.
Seydou fonde la Compagnie Seydou Boro. En 2011 il crée Le Tango du Cheval, pièce pour sept danseurs et trois musiciens, puis en 2013 il crée un conte chorégraphique tout public, Pourquoi la hyène a les pattes inférieures plus courtes que celles de devant et le singe les fesses pelées ?
Pour son travail chorégraphique en France, en Afrique et ailleurs dans le monde, Seydou Boro a été nommé en 2008 Chevalier des Arts et des Lettres par le Ministère de la culture français, et a reçu en février 2007 le Trophée des Créateurs Culturesfrance. Il a été également élu Artiste de l’année 2003 par l’Organisation Internationale de la Francophonie.