décedée le 28 mai 2009
Sara Alexander est décédée le 28 mai 2009 à 7h à la Clinique du Parc
Impérial à Nice
Née à Jérusalem, la chanteuse, auteure, compositrice, était depuis le début
des années 1970, l’ambassadrice de la paix et du rapprochement entre
Israéliens et Palestiniens.
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Ayant enregistré une dizaine dalbums et publié deux livres au cours de sa
longue carrière, elle avait quitté Israël au lendemain de la « Guerre des 6
Jours » pour s’installer en Provence, puis à Paris.
En novembre 2005, à la veille des émeutes en banlieue, elle avait entamé une
tournée musicale dans les quartiers populaires d’Ile de France, afin de
contribuer à apaiser les tensions intercommunautaires.Tournée qu’elle avait
dû interrompre à la suite d’un diagnostic de cancer avancé.
Elle s’est éteinte comme elle a vécu, en luttant avec amour et courage,
entourée par sa famille et ses proche, travaillant encore quelques jours
avant sa mort à la traduction en arabe d’un livre de poèmes avec le poète de
Nazareth, George Farah.
Son corps sera incinéré à Nice avant que ses cendres rejoignent sa Provence d’adoption.
BIOGRAPHIE
Sara Alexander
Israélienne, née à Jérusalem, Sara Alexander grandit dans l’atmosphère idéaliste du kibboutz. Entre 1960 et 1962, durant son service militaire, elle fait partie de la troupe artistique la plus renommée d’Israël : Leakat Ha Nachal. A l’issue de ses études musicales au Conservatoire de Haïfa (1er prix d’accordéon), elle connaît, de 1965 à 1967, à Tel-Aviv, ses premiers succès artistiques comme musicienne, comédienne et chanteuse et enregistre un premier disque avec le groupe "Les sept Espèces".
Au lendemain de la Guerre des Six Jours, Sara Alexander quitte Israël et s’établit en France.
Auteur-compositeur-interprète, elle développe rapidement un répertoire original, tant par la musique, nourrie d’influences balkaniques, orientales et jazz, que par les textes, le plus souvent en hébreu, plaidoyers vibrants pour la paix et le rapprochement israélo-palestinien.
En 1979, elle enregistre à Marseille son premier album personnel, "Shalom-Salam", sur le Bateau de la Paix de l’activiste israélien Abe Nathan.
De l’Europe de l’Est aux États-Unis, du Maroc à la Scandinavie, on la rencontre, sur toutes les grandes scènes internationales, aux côtés d’artistes tels que Joan Baez, Leonard Cohen, Ivry Gitlis, Miguel-Angel Estrella, The Freedom Singers, Pete Segher... ou, pour le monde arabo-musulman, Mahmoud Darwish, Marcel Khlife, Hedi Guella, le groupe Sabreen...
Dans une grande solitude (avec quelques pionniers comme Ezzedine Kallak, Mati Peled, Yeshayahou Leibovitz) et grâce à la totale indépendance que lui procure son outil d’expression, Sara Alexander devient ainsi, tant dans les médias qu’à la scène, la voix israélienne emblématique de tous ceux qui combattent pour la paix israélo-arabe.
En 1984 et 1985, avec le Palestinien Imad Saleh, elle sillonne l’Europe et les Etats-Unis (15 États), au profit de plusieurs organisations de dialogue judéo-arabe (notamment le village Neve Shalom-Wahat As Salam). Sans relâche, elle anime de nombreuses rencontres, participe à de nombreux galas, sous l’égide d’organisations telles que : la Fondation France Libertés, l’Association France Palestine, le MRAP, le Progressive Party for Peace, Sheli, le Civil Rights Movement, l’Arab Anti-Discrimination League, New Jewish Agenda, l’Université Euro-Arabe itinérante (Artistes au service de la paix, avec Lord Yehudi Menuhin), la Ligue des Enseignants pour la Paix, La Ligue des Droits de l’Homme, Musique Espérance, l’UNESCO, Amnesty International, le Palo Alto Institute for Non Violence, Legacy, Palestinian Institute for Non Violence, Partage pour les Enfants du Monde, Fondation appel des Prix Nobel de la Paix pour une décennie de la non violence
Au travers de centaines de concerts, d’interviews, d’animations dans les écoles, les universités, prisons, hôpitaux, usines, elle plaide partout, en Europe, en Amérique, au Proche-Orient, pour la reconnaissance mutuelle israélo-palestinienne, la tolérance et le respect des droits humains
Première artiste israélienne à se produire dans un pays arabe (Marrakech, 1986) elle est aussi, au plus fort de la première Intifada, à l’Université Palestinienne de Bir Zeit, dans les camps de réfugiés de Jéricho...
De la signature des Accords d’Oslo à septembre 2000, au travers de l’association de rapprochement culturel "Passerelles pour le Dialogue", elle chante aux côtés d’artistes palestiniens à Paris, Jérusalem et dans les camps de réfugiés de Cisjordanie.
Militante infatigable, ambassadrice incontestable de la paix, Sara Alexander est de surcroît une interprète remarquable ainsi qu’une figure majeure de la modernité des musiques orientales.
Lauréate de la Ethics & Meaning Foundation, New york - Mai 2000
Chevalière de la Légion d’Honneur - Avril 2000
Lauréate du Smithsonian Institute of Folklife (Washington) - Juillet 1990
« Artiste visionnaire, à force d’amour, de courage et de talent, Sara désarme la haine. Au-delà des frontières, elle crie l’urgence d’aimer et dans chaque geste fait triompher la paix. »
Miguel-Angel Estrella
« Grâce à des combattants de la paix tels que vous, le fil n’est toujours pas rompu . »
Federico Mayor
DISCOGRAPHIE
Café Turc (CD - Al Sur 1999),
Erga (CD - IMP Kardum 1998),
Hamsin (CD - IMP Kardum 1996),
Rêves et révoltes, (CD - SAP 1991),
Nomade de l’espoir (LP - SAPEM 1984),
Shalom-Salam (LP - SAPEM 1980),
Ashequelon (LP - EMI 1971),
The Seven Species (LP - Hayim Hefer Ed. 1966).
Participations à des oeuvres collectives :
Credo (2000), Ballade pour une Mer qui chante (1996, 1997, 1998),
World Music of Struggle (1990)
BIBLIOGRAPHIE
Shalom ! Salam (Editions Salvator - 1999),
L’urgence d’aimer (Editions l’Harmattan - 1984)
EMISSION RADIO REALISEE SUR SARA ALEXANDER
Sara Alexander, la tzigane ambassadrice de paix (1/2)
Entretien : 24 minutes
Produit par Salah Mansouri de RFI
Diffusé le 05-04-1999
Mis en ligne le 21-10-2010
Son livre, "Shalom Salam" retrace son parcours et sa vie au kibboutz. L’arrivée de ses parents en Palestine en 1936 sous occupation britannique avant la création de l’état d’Israël, dans un climat de métissage culturel juif et arabe. Ses souvenirs d’enfance. Les absurdités de la guerre. L’apprentissage de l’accordéon et la découverte de la musique.
Sara Alexander, la tzigane ambassadrice de paix (2/2)
Entretien : 23 minutes
Produit par Salah Mansouri de RFI
Diffusé le 06-04-1999
Mis en ligne le 21-10-2010
Lecture d’extraits de son livre "Shalom Salam". Sara Alexander se souvient de sa rencontre avec les immigrés arabes et le fait qu’elle a composé, à cette occasion, une chanson intitulée "La solitude des immigrés" tirée de l’album "Nomades de l’espoir". Près de vingt ans de chants et de musiques sur l’entente, la réconciliation, mais aussi de joie et de douleur ! Tel est son parcours. Sarah Alexander évoque sa collaboration avec le sociologue musicien palestinien Imad Saleh. Sa rencontre déterminante avec Yasser Arafat.