Journaliste
La Cabane du Monde rend hommage à Papa Wemba
Projection exceptionnelle
le Vendredi 29 Avril 2016 à 15h
"Papa Wemba Fula-Ngenge", un film réalisé par Philippe Rouget & François Bensignor (2000).
Entrée libre
" Il brillait comme un phare pour tous les Congolais, qui ont fait de lui un roi. Figure de proue de la suave et dansante rumba congolaise, la bande-son des indépendances africaines au début des années 1960, Papa Wemba était l’une star en Afrique et en Occident. Le chanteur est décédé à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, le 24 avril. Il avait 66 ans."
ACTUS DE LA CABANE DU MONDE DU ROCHER DE PALMER
À la Cabane du monde ou hors les murs, installés dans des transats, on (re)découvre l’histoire et la modernité musicale de territoires au son des musiques du monde.
Parcours d’un passionné de Musiques : Patrick Labesse entretien avec Brice Gérard
Patrick Labesse, responsable de la Cabane du Monde au Rocher de Palmer à Cenon, ( agglomération bordelaise) et collaborateur du journal Le Monde, présente sa trajectoire professionnelle et son rapport aux musiques du monde.
La Cabane du Monde au Rocher de Palmer : http://www.lerocherdepalmer.fr/cabanedumonde/
Je suis arrivé aux musiques du monde à travers la salsa, dans les années 1970.
J’ai craqué pour ces musiques alors que je faisais des études de droit et que je fréquentais des soirées animées par des étudiants antillais ou africains. Parmi ces étudiants il y avait par exemple un étudiant qui jouait de la trompette et qui m’a fait découvrir la musique caribéenne. Il écoutait une émission sur France Inter, Bananas, qui passait à une heure de grande écoute.
J’ai ensuite glissé vers le reggae (que j’ai découvert à Londres à l’occasion de séjours linguistiques), j’ai moi-même joué des percussions à Clermont-Ferrand (ville très importante alors pour le reggae), dans un groupe de reggae qui tournait hors de la région, on a par exemple fait la première partie de Gilberto Gil.
Après mes études de droit, j’ai passé le concours pour être discothécaire, c’est-à-dire responsable du rayon musique dans une médiathèque. J’ai pris mon premier poste à Dieppe, où j’ai apporté avec moi ma discothèque de reggae qui était déjà importante, environ 350 disques vinyle.
Je me suis ensuite intéressé à l’Afrique, où je suis beaucoup allé, notamment l’Afrique francophone. Puis tout s’est ouvert progressivement, je me suis aussi intéressé à l’Amérique latine.
Progressivement, tout en écoutant, je me suis mis à lire, à me documenter. Quand j’étais sur mon deuxième poste de discothécaire, à Massy en banlieue parisienne, j’ai rencontré quelqu’un qui présentait le Guide du compact disc, c’était le début des CD, au début des années 1990. Il s’agissait d’un guide sélectif, tous genres confondus, avec des notes rédigées par un journaliste, ils cherchaient un collaborateur.
J’ai donc quitté la fonction publique territoriale, j’ai travaillé avec ce monsieur, il avait une revue à petit tirage, il s’intéressait aux nouvelles technologies du son et de l’image et j’étais responsable de la partie recensement des CD : j’étais en relation avec les maisons qui nous envoyaient des disques, je faisais rentrer les titres dans une base de données, je gérais une liste de journalistes spécialisés, etc.
J’ai commencé à écrire sur ces musiques dites du monde, d’abord des petites notes de deux ou trois phrases, et parmi les journalistes avec qui je collaborais, l’un travaillait au Centre d’information du rock, il éditait des ouvrages, des outils pratiques.
Ce journaliste a eu l’idée de créer une rubrique World dans une revue professionnelle pour producteurs, diffuseurs, etc., qui s’appelait Yaourt, c’était la pleine époque de la world music, donc j’en suis devenu responsable.
Dans ce milieu, votre nom circule, vous êtes sollicité, et donc j’ai collaboré à de nombreux supports. Je me souviens aussi que pendant un festival en Corse , j’ai rencontré la chef de rubrique du journal Le Monde, pour qui j’ai fait plusieurs textes, par exemple pour couvrir la fête de la musique au Sénégal.
Quand cette personne a quitté ses fonctions pendant un certain temps, je l’ai remplacée, puis j’ai collaboré avec elle après son retour.
Depuis 1995 je collabore donc avec Le Monde, pour qui j’écris toujours des piges – mais le journal n’a pas créé de poste exclusivement pour les musiques du monde, qui sont considérées comme une niche.
J’ai ouvert mon champ d’investigation, j’ai fait partie de jurys, Babel Med Music par exemple. Je continue avec certains, comme le jury de l’Académie Charles Cros (rubrique Musiques du monde).
J’étais venu à Bordeaux à différentes reprises, pour couvrir des événements, par exemple le carnaval des deux rives. Dans le cadre de l’association Musique de nuit, Patrick Duval a eu l’idée de créer des Siestes musicales (on écoute des disques et on les commente).
Il m’a sollicité plusieurs fois pour ces Siestes, puis, au moment de la création du Rocher de Palmer, il a voulu fonder un lieu de documentation pour les musiques du monde et m’a proposé d’en prendre la responsabilité.
J’ai quitté Paris, où j’avais ma vie, ma vie musicale (des concerts pratiquement tous les soirs). Je continue ici, à Bordeaux, mes activités journalistiques, mais depuis septembre 2010 je travaille quatre jours par semaine au Rocher de Palmer.
Brice Gérard et Patrick Labesse
Je voyage moins qu’avant, mais j’ai découvert une faculté de transmettre et un vrai travail de médiation culturelle (je travaille avec des associations qui gèrent des populations fragiles, par exemple des personnes handicapées).
C’est passionnant, ce qu’on peut apporter avec quelques notes de musique, quelques propos, les gens sortent de la séance avec le sourire. Par exemple récemment j’ai reçu des personnes âgées pour leur faire découvrir de la rumba congolaise, elles sont parties enchantées, elles ignoraient tout avant ce petit voyage au Congo.
Plus généralement, mon travail concerne les musiques du monde, je maîtrise dans l’ensemble, mais j’apprends tous les jours, je suis obligé de rester très humble.
J’ai donc le privilège de faire ce métier où on s’enrichit tous les jours, même à Bordeaux, où la curiosité pour les musiques d’ailleurs n’est pas très développée (contrairement au rock par exemple).
Propos recueillis par Brice Gérard en septembre 2015 au Rocher de Palmer.
Reportage Samedi 26 septembre 2015 - Nuit blanche anniversaire
© Salah Mansouri
18:00 / Présentation de saison sept-déc 2015 Avec Patrick Duval et Patrick Labesse, les coups de cœur de la saison du Rocher de Palmer !
Alain Juppé avec Patrick Labesse
Patrick Duval et Patrick Labesse
Patrick Labesse et Aziz Sahmaoui au Visa For Music 2015 à Rabat , Maroc
Carte Blanche Sacem 2009 - Les Escales
Titi Robin, Patrick Labesse & Majid Bekkas © Salah Mansouri