Concert
2023
LE 29 MARS 2023à 20h au Café de la Danse à Paris
Biographie
C’est une singulière jeune fille qui débarque dans notre panorama musical. Natalia Doco vient de loin, l’Argentine, mais c’est à Paris qu’elle se réalise enfin, à travers un disque, "Mucho Chino". Pas mal entourée, Natalia, pensez donc, c’est Jacques Ehrhart qui a réalisé l’album, l’homme de "Chambre avec vue" de Salvador, du "Sac des filles" de Camille, de "Navega" de Mayra Andrade... Elle compose, écrit (en espagnol, en anglais), mais pioche aussidans le répertoire des Beatles et même Aznavour. Et, bien sûr, elle chante. Ou plutôt musarde d’une bluette à l’autre, pas si innocente que ça.
La belle a déjà un sacré parcours. Semé de chausse-trappes qui l’ont tôt endurcie. Avant ça, elle a grandi, à Buenos Aires, dans une maison musicale, avec un père guitariste à la fois fan de Led Zeppelin et de Chavela Vargas. Large spectre. A 15 ans elle chante dans les bars mais largue vite l’école de musique, et part sur les routes d’Argentine du nord, guitare à la main.
Mais la voilà rattrapée par la grande émission de télé réalité du pays, "Operacion Triunfo". Calamitas, quatre mois enfermée, elle perd confiance en elle, devient parano et refuse de jouer le jeu plus avant. Elle se casse, loin, très loin... au Mexique, six ans entre Monterrey, Vera Cruz, Ciudad Juarez, elle chante pour les fêtes d’entreprises, la haute société. Une forte école de la vie... à condition de ne pas s’éterniser.
Elle finit par rentrer au pays en 2011 avec la ferme intention de chanter son propre répertoire. Mais voilà qu’au détour d’un voyage de vacances à Paris, l’amour... et Natalia s’y installe. Elle y rencontre ce qu’elle n’aurait peut-être pas trouvé en Amérique Latine, des musiciens de partout, français comme argentins, qui kiffent ses chansons. Du coup, elle se sent moins étrangère qu’au Mexique, et plus à l’aise qu’à Buenos Aires (le ressac de la téléréalité !).
Quoique, maintenant, avec un disque, son disque, elle peut s’assumer partout, y compris au pays. Ce "Mucho Chino" qu’elle a enregistré en France et pour lequel elle a écrit elle-même une partie des arrangements. D’ailleurs, ça ne ressemble pas à un
premier album. Comme s’il mijotait à feux doux depuis des années dans sa tête, sans pour autant se départir d’une fraîcheur contagieuse. Une pop primesautière, vivifiante, parfois mâtinée d’effluves latines...
Natalia Doco écoute beaucoup Devendra Banhart le troubadour US, Lhasa, son compatriote (habitué des scènes françaises) Axel Krygier... et toujours le trio mexicain Los Panchos, héritage (musical) de son père. Ici, elle est fan de Melissa Laveaux et
Mayra Andrade. Ceci pour donner quelques paramètres de ses goûts. Mais après ses (jeunes) années d’aventures, c’est sans doute pour un bon moment qu’elle a jeté l’ancre. Finalement, chez nous, c’est chez elle. Si vous tombez sur elle, dans un bar,
sur une scène, sur les ondes, vous la reconnaîtrez sans doute, tant son naturel, lui aussi, est tout simplement contagieux.
Rémy Kolpa Kopoul
ConneXionneur