concerts
2022
11 Novembre 2022 - 18h30 Le Point Fort d’Aubervilliers
Biographie
Max CILLA
"Le père de la flûte des Mornes"
Né en Martinique.
Dès l’âge de quinze ans, s’initie à la fabrication de la flûte en bambou (instrument traditionnel des campagnes martiniquaises - les "Mornes", régions montagneuses aux Antilles, hauteurs du pays).
Ce maître de la flûte traditionnelle antillaise, appelé dans son pays « le père de la flûte des Mornes », instrument qu’il a réinventé et dont il est un des derniers facteurs, réussit à marier avec succès le répertoire populaire et la musique savante, grâce à sa profonde connaissance des musiques du monde.
"Les Mornes désignent les régions montagneuses aux Antilles, les hauteurs du pays. C’est aussi la campagne profonde, "les grands bois" qui inspirent des rêves mystiques et animent l’imagination des conteurs et des poètes.
Les Mornes furent les refuges des nègres marrons, ceux qui suite à leurs actes de courage et de révolte pour s’évader de l’asservissement esclavagiste, étaient poursuivis par les Colons.
C’est dans les Mornes de la Martinique, en pleine campagne, au fond des bois, qu’a eu lieu la naissance de la flûte de bambou : il s’agit de la traversière à six trous, populairement désignée comme la "toutou’n bambou" (tube sonore de bambou).
Précurseur de la "toutou’n bambou", Max CILLA s’aperçut qu’autour des Mornes se rassemblaient les symboles des valeurs naturelles, culturelles d’authenticité d’être et de résistance à toute sorte de tentatives d’aliénation ou d’endoctrinement. Dans ses efforts pour restaurer cette flûte, Max CILLA a offert une légitimité à cet instrument des campagnes et une juste place au sein de l’organologie, en lui attribuant le nom de FLÛTE DES MORNES.
Il en a donc fait un symbole vivant, dont le souffle propulse et anime les énergies de la Vie, de la Joie, de la Lumière...
« Je suis sensible au caractère expressif du souffle de vie et au sentiment universel profond qui transparaissent dans toute expression musicale authentique ; ceci est le propre de toute musique traditionnelle digne de ce nom. »
Dès 1970, Max CILLA a défendu les qualités de cette flûte, non seulement en tant qu’instrument spécifique, mais en tant que vecteur d’un style d’expression musicale propre à nos campagnes. Ses recherches lui ont permis de mettre au point une méthode de fabrication précise de ces flûtes dans toutes les tonalités et, de créer une tablature proposant un champ de possibilités techniques plus vaste. Simultanément, il a composé des pièces à caractère traditionnel et d’autres de musique savante qui font aujourd’hui partie des classiques martiniquais.
Toute cette créativité contribue à le faire reconnaître, au début des années 1980, par les critiques d’art, la presse du pays et l’opinion publique comme le précurseur de la flûte traditionnelle martiniquaise et le nommer le "Père de la Flûte des Mornes".
« Ma musique est traditionnelle progressive. Traditionnelle, car son essence même est puisée du bel air, de son souffle et de ses pulsions rythmiques. Mais en même temps comme je suis un citoyen du monde contemporain qui vit toute une synthèse des cultures, je me suis imprégné de beaucoup de belles choses d’horizons divers. Il se trouve que j’exprime une musique où l’on retrouve les paramètres et le lyrisme du classique et certaines sonorités cubaines. »
Auteur, compositeur, interprète, facteur d’instruments, leader de groupe musical dont les compositions sont inspirées de l’oralité rurale martiniquaise, Max CILLA, après 30 ans de carrière, offre une musique d’une spiritualité universelle et d’enracinement, pleine de vie, joyeuse et dansante : une harmonieuse alliance de mélodies et de rythmes.
Max Cilla continue de donner de nombreux concerts qui seraient trop longs à citer, dans le cadre d’organismes culturels des municipalités des Antilles et de Métropole. Sa musique est souvent utilisée sur les chaînes de télévision de Martinique comme illustration sonore de documentaires culturels et touristiques.
Photo © Brigitte Costa-Léardée