concerts
2022
octobre 2022
Samedi 1 Octobre 2022 à 20h ; Magic Malik Ka-Frobeat au Pan Piper à Paris
Magic Malik : voix, flûte
Olivier Laisney : trompette
Maciek Lasserre : saxophones
Maïlys Maronne : claviers
Oscar Emch : guitare
Mathilda Haynes : guitare
Jean-René Zapha : basse
David Mirandon : percussions
Isabel Gonzalez : voix
Valerie Belinga : voix
Julien Reyboz : sonorisation
Dimanche 15 décembre 2019 à 17h00 au FESTIVAL JAZZ METIS 2019
Prabhu Edouard et Magic Malik
Prabhu Edouard – tablas, percussions
Magic Malik – flûte
Invité Kevin Seddiki & Manjunath BC
BIOGRAPHIE
Né en Côte d’Ivoire en 1969, Malik grandit en Guadeloupe. Il commence à prendre des cours de flûte à bec dans une école de Pointe à Pitre dès l’âge de 6 ans : « ma mère raconte que j’étais tout le temps fourré devant la radio, à essayer de reproduire les mélodies avec un petit vibraphone diatonique… J’ai toujours aimé ça. La musique, ça m’a toujours parlé. Il n’y avait pas besoin de mots. Quand j’écoutais certains morceaux, j’entendais du sens… »
A 13 ans, il commence la flûte traversière avec Marc Rovelas : « ça a été la révélation. Il m’a fait découvrir Bach, puis Xenakis, Ravel, Stockhausen… J’étais ébloui. J’ai compris que je pouvais devenir musicien dans la vie. »
A 17 ans, il quitte la Guadeloupe pour Marseille. Il sort diplomé du Conservatoire National de Région avec le Premier Prix de Flûte : « à l’époque, j’écoutais Mozart, Bach, Stravinsky, et je kiffais grave, mais la musique qui me faisait vraiment vibrer par sa hargne, c’était le jazz. Je me sentais davantage concerné par un discours du jazz, contrairement à la musique classique qui me semblait être un discours complètement idéal, utopique. En jazz, j’avais l’impression de pouvoir proposer ma propre vision de la musique jouée, par la façon de faire les solos et de développer ton jeu. »
Dès sa sortie du conservatoire, Malik intègre le groupe Human Spirit. Leur collaboration va durer 10 ans : « Human Spirit a été une vraie famille d’accueil pour moi. J’ai découvert sur scène, une part de ce qui m’attirais dans la musique, et qui restait si mystérieux pour moi, tellement abstrait. La capacité à improviser face à un public. Le premier concert de ma vie, au New Morning en 1991, fut l’occasion de découvrir la puissance de cette sensation. C’était monumental, une sensation inconnue, se trouver face à un public : des gens qui se défoulent réellement, des vibrations J’ai pu comme ça débuter l’improvisation. »
Malik multiplie par ailleurs les collaborations en tant que flûtiste-arrangeur avec des artistes tels que Lio, Teri Moise, Laurent Garnier, St Germain, Dj Gilb’R, FFF, Juan Rozoff.
Il rencontre Julien Lourau, qui tourne alors avec sa propre formation : le Groove Gang. Les deux musiciens participent ensemble à plusieurs festivals de jazz : St Louis du Sénégal, La Villette Jazz Festival, Nancy Jazz Pulsations. En 1998, Malik participe à l’album "City Boom Boom" (nominé meilleur album jazz) et intègre le Groove Gang : « j’ai appris énormément de choses auprès de Julien, qui connaissait déjà bien le jazz à l’époque. Je connaissais un peu l’improvisation, mais le Groove Gang a été pour moi une nouvelle ouverture vers la pratique du jazz. Cette période a été riche d’enseignements, un bon compromis entre de nouvelles expériences musicales et toujours l’interaction avec le public. Le Groove Gang synthétisait au mieux mes expériences musicales passées avec le type de musique que souhaitais développer. »
En 1999, Malik accompagne le Groove Gang pour une tournée de plusieurs mois entre l’Amérique du Sud et l’Afrique : « c’était l’année de mes trente ans, et humainement, je ne pouvais rêver mieux. Cette tournée a été l’occasion de découvrir la rotondité de la terre, le fait que nous ne sommes pas si différent les uns des autres. A chaque concert donné en Amérique du Sud, je suis reparti avec l’impression d’avoir toujours plus reçu que ce que je pouvais offrir. »
En 2000, il décide de se lancer dans un projet d’album sous son nom et fonde le « Magic Malik Orchestra ». L’album "69 96" sera enregistré en quelques jours sous l’oreille attentive de l’ingénieur du son Philippe Avril et avec la complicité de la galaxie de musiciens dans laquelle gravite Malik : « cet album, c’est moi au retour de ce tour du monde. On est allé en Amérique Centrale, aux Caraïbes, en Europe du Nord, en Afrique Centrale, en Afrique de l’Ouest… On a traversé des pays où économiquement, c’était dur, la grande misère. Mais le jour où je rentre à Paris, je vais dans le métro, et je me dis que si le confort économique ici est évident, il y a une misère humaine qui est terrible. »
En parallèle, Malik collabore à l’écriture des arrangements de voix bulgares pour le prochain disque de Juan Rozoff. On le voit aussi au théâtre et au cinéma avec la composition de la musique du film « Ca ne se refuse pas » d’Eric Woreth.
En 2003, Malik sort un double album intitulé "00-237 XP-1". Le premier disque présente un échantillon de son répertoire, dans la lignée de l’album précédent mais plus jazz et plus complexe. Sur le second volume (XP-1), Malik dévoile ses premières tentatives d’échafauder une langue personnelle, cachées derrière le nom de code XP : « j’ai travaillé ma propre approche de l’improvisation et du langage harmonique, mélodique, rythmique. En même temps, je n’ai rien inventé, c’est juste ma manière de regarder des éléments déjà existants. Cela a été un long trajet, il m’a fallu du temps pour trouver ma façon de les assimiler et de les restituer. »
Steve Coleman, intéressé par la démarche musicale de Malik, apparaît même sur une plage de l’album avant d’inviter Malik à le rejoindre sur l’album « Five Elements »(Blue note).
En 2004, Malik propose avec le Magic Malik Orchestra l’album "13 XP song’s book". Malik tenait à revisiter quelques classiques de la chanson française, de ceux qui un jour ont traversé son esprit, ses oreilles, et ne l’ont plus quitté, à l’image de « J’entends Siffler Le Train » de Richard Anthony, qu’il se réapproprie, lui injectant dissonances et rythmiques puissantes. Des chansons qu’il s’est amusé à retailler à sa mesure, uniquement à travers les vagues souvenirs qu’il avait d’un refrain, d’un air, sans chercher à se remettre l’origial entre les tympans, axant sa démarche sur le sensitif et l’émotif, traduction substantielle de cette première fois qui marque pour toujours un être.
Malik enregistre et co-écrit avec tous les musiciens de la nouvelle génération : M, Bumcello, Camille, Pierrick Pedron, Aka Moon, Booster. Plus récemment, il a collaboré avec Hocus Pocus, AIR, Oumou Sangaré : « toutes ces collaborations sont pour moi de véritables ateliers de travail qui me permettent d’élargir mes horizons et de progresser dans des directions différentes. »
Il faudra attendre mars 2008 pour la sortie du nouvel album intitulé « Saoule ». Malik enregistre pour la dernière fois avec l’Orchestra en Quintet, la formation sera désormais en Quartet. L’album se veut plus accessible que les XPs et Malik revient à un style très personnel. Les morceaux sont plus doux et les harmonies plus diffuses. On finit même par croire que la musique se vit le temps d’un morceau en concert, comme un espace parallèle où il serait permit de rêver que tout est possible. Fond de drum & bass, batterie jungle, saxophone jazz, Malik retrouve l’électro-jazz et la soul music. La musique laisse place à l’écoute. Ce disque est certainement le plus abouti de tous, le plus doux aussi, celui qui procure le plus d’émotions et replonge dans les vieux souvenirs…