Hommage à Joséphine Baker
Hommage à Joséphine Baker
Lisette Malidor
Elles ont toutes deux vingt ans lorsqu’elles débarquent en France métropolitaine. Dans les années folles, Joséphine Baker, métisse américaine, et un demi-siècle plus tard Lisette Malidor, Antillaise.
Coïncidences de destin ou regard des autres, difficile de ne pas comparer alors ces deux danseuses, meneuses de revue, noires et sculpturales aux cheveux courts, talentueuses et fières de leur identité.
Plus de trente ans après le décès de cette illustre marraine de c�ur, la comédienne et chanteuse Lisette Malidor déroule la vie déconcertante de son aînée : accompagnée au piano, elle reprend quelques morceaux choisis du répertoire de Baker, une sélection de chansons autobiographiques narrant cinquante ans de vie d�artiste et de femme, de l�arrivée à Paris jusqu�au rideau final.
Alternant les costumes comme en plein show music-hall, Malidor égrène avec poésie et justesse les mots qui rendent Joséphine Baker palpable : on y découvre ou retrouve une artiste novatrice, citoyenne engagée, femme d�exception, immodérément mère, tour à tour vedette incontournable et passionaria ruinée, encore et toujours figure fascinante de la mythologie du XXe siècle.
Conception et chansons : Lisette Malidor
Piano : Mickael Larcange
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En avant-goût de l’hommage à Joséphine Baker que Lisette Malidor réserve au public du théâtre de Suresnes le dimanche 15 mai à 17h, l’artiste vous rencontrera à l�issue de la projection du documentaire Joséphine Baker ou le château de notre mère de Reynold Ismard, le jeudi 28 avril à 20h30.
La participation à cet événement est gratuite, mais une inscription préalable est nécessaire. Pour cela, appelez au 01 41 18 85 85
Texte d�intention de Lisette Malidor
Deux femmes arrivent en France par bateau. L�une en 1925 pour danser au Théâtre des Champs-Elysées dans la revue « Nègres ». L�autre en 1961, très jeune aussi. Elle fait des petits métiers pour gagner sa vie. Deux destins se croisent.
J�ai débuté au Casino de Paris en 1970 et c�est la première fois que je dansais sur une scène dans la revue de Roland Petit.
Très vite les media et le public font la comparaison avec Joséphine Baker. Je ne connaissais pas cette grande Dame dont je réveillais le souvenir. Un jour j�ai reçu une lettre de Joséphine Baker me proposant d�être « ma marraine de spectacle » comme cela se faisait dans le passé.
A ce moment-là, je n�avais pas compris l�honneur qu�elle me faisait. Quelques années plus tard j�ai compris le symbole qu�elle représentait.
En juillet 2008 deux des fils de Joséphine Baker, Jean-Claude Bouillon-Baker et Brian Baker me proposent de faire un hommage à leur mère pour le centenaire de son arrivée en France, avec la compagnie Cunard, sur le Queen Mary II de New-York à Cherbourg. Un érable a été planté dans le port de Cherbourg, en présence du maire, à la mémoire de Joséphine.
C�est ainsi que j�ai commencé un travail à la réalisation de ce spectacle comme une offrande.
J�ai fait un choix de parler d�elle à travers des chansons qu�elle a elle-même si merveilleusement chanté.
Sa vie est si riche, étonnante. Il y aurait plusieurs façons d�évoquer sa vie. J�ai choisi des instants de gaité, de couleurs, de mouvements et d�émotion dense.
Un récital de 17 chansons accompagné par le pianiste Mickaël Larcange.
J�ai voulu faire entendre les mots de Joséphine au public comme dans un voyage raconté dans le temps et l�espace, un théâtre musical d�1h20.
Joséphine a été la première femme à dire que « nous pouvons le faire ». « Nous pouvons vivre ensemble » avec nos différences.
Quelques années plus tard après beaucoup de souffrances, après la mort, des larmes ont fondu les roches. Les voix se sont fait l�écho :
« Yes, we can ! »�