choregraphe
2021
Avec Carmen(s), José Montalvo s’attache à la figure d’une femme qui, au-delà du mythe, représente « la révolte en chantant et en dansant ». Une héroïne moderne pour des temps incertains. Et un hymne à la liberté.
José Montalvo offre au public , une nouvelle immersion dans son univers onirique où la danse dialogue avec les souvenirs personnels.
Il a choisi la figure de Carmen déclinée au féminin pluriel. « J’aime Carmen parce que cette pièce solaire me permet de réfléchir à des questions qui me
taraudent : l’immigration, les valeurs du métissage, l’enfance », avoue José Montalvo. Dans un monde inquiétant où le repli, l’exclusion et le rejet étendent leurs territoires, il voit en Carmen une compagne de lutte à l’image des grandes figures féminines du XXe siècle.
Georges Bizet, le compositeur de l’opéra, qui n’a jamais mis les pieds en Espagne, fera du métissage artistique un
hymne à la beauté. « Carmen est une explosion jubilatoire de vie et de rythmes. Une musique parcourue par un génie enfantin, d’une grande profondeur enjouée. Et un vrai défi pour une version chorégraphique. »
Philippe Noisette
Biographie
En parallèle d’études d’histoire de l’art et d’arts
plastiques, José Montalvo apprend la danse auprès du chorégraphe américain Jerome Andrews, ainsi que de Françoise et Dominique Dupuy, disciples du chorégraphe « expressionniste » Jean Weidt. Il danse dans leur compagnie Les Ballets modernes de Paris et enrichit sa formation en suivant les stages de Carolyn
Carlson, Lucinda Childs, Alwin Nikolais et Merce Cunningham.
Il réalise de courtes pièces ludiques, sortes d’aph
orismes chorégraphiques, pour lesquelles il reçoit des prix aux concours internationaux de Nyon (1986),
Paris (1987), Cagliari (1988). Ses pièces sont inte
rprétées par Dominique Hervieu : c’est le début
d’une aventure artistique et d’une profonde complic
ité, qui donnera naissance à la Compagnie
Montalvo-Hervieu en 1988. En 1989, il s’engage dans
une voie nouvelle : la création d’événements in
situ avec les Danses à voir et à danser. En 1993, il participe aux Arts étonnants au Théâtre National
de Chaillot dans le cadre du festival Paris quartier d’été et créé, la même année, avec le vidéaste Michel Coste, Double Trouble.
Depuis cette période, José Montalvo, assisté de Dom
inique Hervieu, s’investit dans la production d’un ensemble d’œuvres qui se répondent tout en se
suffisant à elles-mêmes : Hollaka Hollala(1994),
La Gloire de Jérôme A. (1996), Pilhaou Thibaou (1996),
Les Surprises de Mnémosyne (1996), La Mitrailleuse en état de grâce (1997), Paradis (1997), Le Jardin Io Io Ito Ito
(1999), Babelle heureuse(2002). Il créé en 1999, pour les danseurs étoiles de l’Opéra national de Paris, Le Rire de la lyre.
En 1998, José Montalvo et Dominique Hervieu sont no
mmés directeurs du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne. En 2000, José Montalvo est parallèlement nommé directeur de la danse au Théâtre National de Chaillot. En 2001, à Londres, il reçoit avec Dominique Hervieu le Prix Laurence Olivier pour
Le Jardin Io Io Ito Ito, meilleur spectacle de danse de l’année. En 2004, ils créent ensemble la chorégraphie et la mise en scène de l’opéra de Jean-Philippe Rameau Les Paladins au Théâtre du Châtelet.
Salué par la presse internationale, le spectacle est nominé en 2005 pour le Prix Laurence Olivier dans la catégorie Best new opera production et reçoit à Prague le Prix de la meilleure captation d’opéra pour le film réalisé par François Roussillon, le Grand prix audiovisuel et DVD de l’Académie Charles Cros 2006 et le Diapason d’or de l’année 2006 décerné au meilleur DVD.
En 2005, On danƒe reçoit un accueil critique et public enthousiaste.
En 2006, José Montalvo reçoit avec Dominique Hervieu le Prix chorégraphique de la SACD. En 2008, ils consacrent un diptyque à George Gershwin composé de deux œuvres très contrastées : Porgy and Bess, saluée par la presse et
ovationnée par le public, et Good Morning, Mr. Gershwin.
En juin 2008, José Montalvo et Dominique Hervieu sont nommés à la direction du Théâtre National de Chaillot. En mai 2010, ils y créent Orphée, à la manière d’une plongée dans la richesse foisonnante des interprétations du mythe d’Orphée à travers les siècles. Lalala Gershwin, une variation autour de Good Morning, Mr. Gershwin voit le jour à l’automne 2010 à Chaillot et scelle leur dernière création ensemble avant que Dominique Hervieu ne quitte le théâtre pour diriger la Maison de la danse et la Biennale de Lyon.
De 2011 à 2016, artiste permanent au Théâtre National de Chaillot, aux côtés de Didier Deschamps, José Montalvo y crée Don Quichotte du Trocadéro en 2013, spectacle repris en 2014. Il reçoit pour ce spectacle le prix spécial du Meilleur spectacle étranger présenté en Italie lors de la cérémonie des Maschere del Teatro Italiano, l’équivalent transalpin des Molières. En 2014, il crée également un spectacle jeune public, Asa Nisi Masa.
José Montalvo est actuellement directeur de la Maison des Arts de Créteil.