concerts
2019
Habib Koité & Bamada le 18 Octobre 2019 au New Morning à Paris
BIOGRAPHIE officielle
Artiste malien à la renommée internationale, Habib Koité est né en 1958 à Thiès, une ville sénégalaise située sur la ligne de chemin de fer qui relie Dakar au Niger, où son père participe à la construction de la voie. Six mois plus tard, la famille Koite retourne au Mali, à Kayes, la capitale régionale de l’Ouest, puis à Bamako.
Originaire d’une famille de griots de l’ethnie khassonké, Habib Koite grandit au milieu de dix-sept frères et soeurs. Il retourne à Kayes, capitale régionale de l’Ouest du pays, en 1968, l’année où le président Modibo Keita est renversé. Commence alors une période d’essor incroyable pour la musique malienne, grâce à la volonté du nouveau président Moussa Traoré d’instaurer des Biennales artistiques régionales et nationales. Celles-ci donnent lieu à une compétition intense entre les différents orchestres et artistes des huit régions du pays.
Bien qu’influencé par son grand-père qui joue du ngoni, un luth malien à quatre cordes, c’est essentiellement en autodidacte qu’Habib apprend à jouer sur une guitare acoustique. Habib accompagne aussi, souvent, sa mère qui chante lors de divers événements de la vie sociale, notamment lors des cérémonies de baptêmes.
Organisée par le Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports, les biennales favorisent l’émergence d’une nouvelle génération de musiciens et de chanteurs partout dans le pays. Nombreux sont ceux qui rêvent d’incarner par leur musique ou par leur chant l’âme de leur région d’origine.
Promu à une carrière d’ingénieur, Habib Koite intègre l’Institut National des Arts de Bamako en 1978 grâce à l’aide d’un oncle maternel, enseignant et convaincu de ses talents. Musicien virtuose, il devient chef d’orchestre de l’INA Star, la formation de l’école après seulement quelques mois de cours. L’INA est un véritable vivier de talents pour tous les musiciens maliens, qui y étudient ou y enseignent. En l’absence de bande FM au Mali, la découverte de la pop venue d’Amérique ou d’Europe passe par les veillées avec les aînés. A l’INA, Habib côtoie notamment le joueur de kora Toumani Diabaté.
A cette époque, il est particulièrement marqué par les jeux de guitare de Sekou ‘Diamond Finger’ Diabate, le guitariste du Bembeya Jazz guinéen, Djelimady Tounkara du Rail Band ou Zani Diabate du Super Djata Band. Habib peaufine son jeu de guitare de manière inlassable, jouant aussi bien Jeux Interdits que les classiques du répertoire mandingue. Son professeur de guitare classique, Khalilou Traoré, le grand frère de Boubacar, est rompu aux rythmes afro-cubains, ayant participé aux Maravilhas du Mali, un ensemble malien ayant enregistré à Cuba pour la prestigieuse firme Egrem. Lorsqu’il retourne à Cuba, Habib le remplace comme professeur. Il enseignera à l’Ina jusqu’en 1996
Il fonde le groupe Bamada (qui signifie littéralement ‘dans la bouche du crocodile’) à la fin des années 1980, rejoint par le légendaire balafoniste guinéen Keletigui Diabate. Des maquis aux bars des grands hôtels, Bamada se taille une solide réputation scénique, reprenant parfois Jimi Hendrix ou James Brown en concert. Habib Koite marie habilement le poids de sa tradition de griot à une virtuosité instrumentale étonnante. En 1991, il remporte le Premier prix du festival Voxpole à Perpignan qui lui permet d’enregistrer ses deux premiers morceaux, dont Cigarette a Bana (« la cigarette, c’est fini »), qui lui vaut un joli succès dans toute l’Afrique de l’Ouest, grâce à un vidéoclip ingénieux largement diffusé sur les télévisions africaines. En France, le morceau est remarqué par RFI et Canal Tropical.
Habib rencontre Michel De Bock, notamment éclairagiste de l’Ensemble Koteba d’Abidjan. Peu de temps auparavant, celui-ci avait fondé avec Geneviève Bruyndonckx, un département de production artistique baptisé Contre-Jour, afin notamment d’œuvrer à la reconnaissance d’artistes africains en Europe. Grâce à cette structure belge, Habib Koite & Bamada tournent pour la première fois sur le vieux continent en 1994.
Muso Ko, le premier album d’Habib Koite & Bamada est enregistré au printemps 1995 à Bruxelles. Une série de concerts enthousiastes cimente la réputation d’Habib Koite et de ses musiciens, notamment sur la scène des grands festivals européens. Il perfectionne le son de Bamada dans un studio parisien grâce à une bourse du Ministère Français de la Coopération, conciliant tradition mandingue et virtuosité acoustique.
Très bien accueilli par la critique, son deuxième opus Ma Ya sort en 1998, et en 1999 aux Etats-Unis sur Putumayo. Il recevra les faveurs de la critique mondiale et sera nominé en deuxième place des World Music Charts Europe pour l’année 1998. Habib joue alors avec le bluesman Eric Bibb et participe à la vaste redécouverte des racines africaines du blues de la part du public américain.
En 2000, il participe à un projet avec l’Art Ensemble of Chicago et lors d’une tournée aux USA en co-récital avec Oumou Sangaré, la diva du Wassoulou, il recontre Jackson Browne et Bonnie Raitt, qui l’invitera plus tard sur son album “Silver Lining”.
En 2001, son troisième album Baro fait allégeance à la culture mandingue et aux influences afrocubaines, mais aussi au blues et au flamenco.
Fôly ! , un double CD enregistré live, sorti en 2003, sera le temoin de la puissance d’Habib sur scène, rôdés par plus de 1000 concerts en 13 années de présences (1994-2006).
Après de nombreuses collaborations, notamment avec Louis Mahlanga mais aussi les projets Désert Blues (avec les Tartit et Afel Bocoum) et Acoustic Africa (avec Vusi Mahlasela et Dobet Gnahoré) et des tournées qui l’emmènent aux quatre coins du monde, Habib retrouve finalement le chemin des studios à la fin de l’année 2006.
Il développe un chant plus intimiste et une voix éminemment personnelle sur son quatrième album, fédérant des influences issues des nombreuses cultures maliennes. Il combine tout aussi bien les traditions des chasseurs du Wassoulou que les nouvelles danses populaires urbaines de Bamako, les mélodies bambara de Segou, des influences reggae ou les chants tamasheq de Tombouctou. A l’image du morceau titre, Afriki laisse entendre ses dons d’orfèvre acoustique, à la voix de velours. Enregistré entre Bamako, Bruxelles et le Vermont, ce disque jette un pont entre trois continents. La voix de Koite n’a jamais été aussi pure.