cirque
L’Épopée Bouglione
C’est en 1934 que les 4 frères Bouglione reprennent l a direction du
Cirque d’Hiver.
La légende raconte que Sampion, l’ancêtre de la
dynastie, ét ait drapier à Turin au début du XIXe siècle ; il aurait suivi
une jeune et jolie dompteuse de fauves et se sera it instal lé en France,
où ils auraient présenté des ménageries.
La tradition se perpétue
jusqu’au début du X Xe siècle avec son arrière-petit-fils Sampion. I l
possède alors, avec ses quatre fils, des ménageries célèbres dans tout
le pays.
Mais c’est grâce à un coup de génie de son fils A lexand re
que le nom Bouglione va vraiment s’imposer.
En 1926, Alexandre récupère un vieu x stock d’affiches de la tournée que Buffalo Bi ll avait
faite en 1904.
Il décide de se servir de ces affiches et monte le Stade
Ci rcus Buffa lo Bill, un spectacle inspi ré du célèbre Cow-boy. L es
Bougl ione ont fait mouche.
Et c’est auréolés de succès et forts des
connaissances acqu ises avec ce spectacle que les 4 frères Bou gl ione
s’i nstallent au Cirque d’Hiver.
De l’Histoire à la Légende
C’est tout naturellement que Louis Dejean, qui dirigeait le Cirque d’Été des Champs Élysées, choisit le quartier du
boulevard du Temple, appelé « Boulevard du Crime » et voué à l’amusement populaire, pour y construire un deuxième
cirque qui allait devenir le temple des arts de la piste.
Grâce au Duc de Morny, l’autorisation de construire fut accordée
le 17 décembre 1851. C’est à Jacques Ignace Hittorf, architecte du Cirque d’Été et de la gare du Nord, que fit appel
Dejean. Les travaux débutèrent le 17 avril 1852 et allaient durer 8 mois.
C’est le Prince Louis-Napoléon qui inaugura, le
11 décembre 1852, le cirque auquel il allait prêter son nom. Le Cirque Napoléon se dessine sur 42 mètres de diamètre,
40 fenêtres réparties sur 20 pans, 21 lustres à gaz, 5 900 places. Une décoration intérieure et extérieure confiée aux
grands sculpteurs et peintres de l’époque : Pradier, Bosio, Gosse, Barrias.
Franconi et Baucher sont les régisseurs de ce Cirque voué pour l’essentiel à l’art équestre.
Quelques dates :
12 novembre 1859 : débuts du Toulousain Léotard,
premier « artiste volant », qui inventa l’art du trapèze
volant.
1870 : le Cirque Napoléon devient Cirque National pour
laisser, en 1873, la place au Cirque d’Hiver !
29 août 1907 : les globes électriques illuminent le
Cirque ; c’est la fin des lustres à gaz.
27 décembre 1907 : Pathé fait son apparition au Cirque
transformé en « Temple de l’Art Nouveau » ; fauves et
crocodiles n’existent plus que sur l’écran.
1918 : avec Firmin Gémier, le théâtre succède au
cinéma.
12 octobre 1923 : l’arrivée de Gaston Desprez marque
la réouverture du Cirque d’Hiver avec un programme de
cirque, après une restauration complète du bâtiment ;
les gradins en bois sont remplacés par des structures
en béton, les peintures sont refaites, les installations
électriques et techniques rénovées. Les Fratellini en
deviennent les directeurs artistiques.
1933 : une piscine sous la piste ! Inaugurée par
Mistinguett, construite en 30 jours, elle mesure 4,20
mètres de profondeur.
28 octobre 1934 : les 4 frères Bouglione reprennent
le Cirque d’Hiver ; c’est le début d’une passion que rien
n’arrêtera. Le nom de Bouglione devient inséparable du
Cirque d’Hiver. Tous les grands artistes passent sur la
piste du Cirque d’Hiver, de Pauline Borelli, la première
dompteuse, à l’écuyère Emilie Loisset, de Léotard à
Lilian Hetzen, des Fratellini à Grock et Zavatta, d’Alex
à Pipo, d’Albert Rancy à Gilbert Houcke « La Perle du
Bengale », « La Princesse Saltimbanque », « Les Aventures
de la Princesse de Saba », trois pantomimes célèbres,
spectacles grandioses dans lesquels les Bouglione sont
passés maîtres.
15 décembre 1940 : sous l’occupation, le Cirque
d’Hiver connaît le désagréable entracte d’une direction
allemande.
22 mars 1941 : retour des Bouglione et 40 ans de
programmes d’une richesse inouïe. Mais le Cirque d’Hiver
servit et sert toujours de cadre à bien des manifestations :
réunions sociales et politiques, meetings, matchs de
catch. 1927 : premier gala de l’Union des Artistes avec
Gaby Morlay ; 1949 : création du mouvement contre
le racisme ; 1955 : Carol Reed y tourne « Trapèze » avec
Gina Lollobrigida et Burt Lancaster. Puis se succèdent
« Emilie Jolie », « Barnum », « Astérix », Jacques Higelin,
Guy Bedos, Diane Dufresne, Cirque Chinois, « Festival
Mondial du Cirque de Demain », « Cirque du Soleil ». Hiver
97 : réouverture de la piste nautique pour le spectacle
« Crescendo ».
1999, la nouvelle génération Bouglione reprend
le flambeau et insuffle au Cirque d’Hiver un vent de
renouveau, renouant avec les succès : ce sont « Salto »,
« Piste », « Trapèze », « Le Cirque » (qui célébrait l’anniversaire
des 150 ans du monument), « Voltige », « Bravo » « Audace »,
« Artistes », « Vertige » et « Etoiles ».