Hommage à Cherif KHEDDAM décédé le 23 Janvier 2012
Cherif KHEDDAM "Live" à la Coupole d’Alger
Concert le 01 Novembre 2005 pour fêter ses 50 ans de chanson
Production : ANTINEA , Réalisation : Reski HARANI, Paroles et musique : Chérif KHEDDAM
Accompagné par l’orchestre Symphonique national , Sous la direction d’e Nachid Bradai
Production : Tahar Boudjeli - Antinea
Tracklist
01-Ballet (instrumental)-Intro 0:00
02- Gergera 2:20
03- L’yorva 7:50
04- Amarezg 13:40
05- Kra id yetnulfun 18:28
06- Tilawin 24:36
07- Yuy iyi ihal 29:53
08- Di Laemar 36:28
09- A lemri 40:07
10- Maci s lahruz 46:32
11- Hesvay iman iw 52:27
12- Axalaf 57:12
13- L’zayer 1:03:30
14- Eacen zman ( Lehvaq) 1:11:04
15- Cah a Tamyart 1:24:58
16- 1:29:56 Fin - Generique
Cherif KHEDDAM - la Légende, le maitre de la chanson algérienne
Cherif KHEDDAM "Live" au Palais des Congrès de Paris le 23 Juin 1996 pour fêter ses 40 ans de chanson
Production : ANTINEA , Réalisation : Reski HARANI, Paroles et musique : Chérif KHEDDAM
Accompagné par l’orchestre Philharmonique International , Sous la direction d’Amine Kouider
avec : Djamel ALLAM , FERHAT, Malika DOMRANE, KARIMA, Lounes MATOUB, Madjid SOULA, SOFIANE, NASREDINE DALIL , Areski BAROUDI, Rabah KALFA, Ali idflawen, Allaoua Bahluli , Malyka, Zahra, La troupe de danse Amendil
Présentation : Ahcène Zahraoui
Production : Tahar Boudjeli - Antinea
Tracklist
01-Avahri Tizi (instrumental) 0:20
02- Ajelav 4:47
03- V’gayet 9:07
04- Sligh i yemma 15:31
05- Tilawin 22:49
06- Dhadzayrit 28:50
07- Menagh 37:00
08- Afennane 42:37
09- Afasmakène (instrumental) avec la troupe de danse "Amendil" 48:04
10- L’dzayer 51:35
11- Lahmala 59:26
12- Nadia 1:06:13
13- Lemri 1:11:25
14- Yetchats 1:18:20
15- Tsghanigh tamurt-iw 1:23:37
16- Tasarough 1:28:24
Nous venons d’apprendre de source familiale le décès de CHERIF KHEDDAM
le lundi 23 janvier 2012 à Paris .
Auteur, compositeur, interprète et chef d’orchestre , Cherif Kheddam ,
surnommé affectueusement par ses fan et amis "DA CHRIF"est l’un
des artistes algériens le plus adulé. sa jeunesse d’esprit, sa tolérance,
ses qualités artistiques ont fait de lui : " LE MAITRE DE LA CHANSON KABYLE".
Au-delà de nos relations professionnelles,amicales, da chrif c’était pour moi un "ami" , un créateur , qui malgré sa maladie, ses souffrances , ne montrait jamais sa fatigue, il avait toujours un mot gentil , pour se fans, ses admirateurs, pour les autres artistes aussi , qu’il a souvent aidé....
Son parcours, sa ligne de conduite , ses rapports à la création, seront et serviront de "modèle" à beaucoup...
Un poète, un artiste ne disparait jamais, il nous reste ses œuvres, à écouter,
réécouter et les faire découvrir à d’autres , jeunes, moins jeunes,
kabyle, arabes, français...... son œuvre est universelle.
ÉVÈNEMENTS 2011
CHERIF KHEDDAM
SORTIE D ’UN NOUVEAU DVD
Reportage à Paris lors de la présentation en avant première, du dernier DVD
de CHERIF KHEDDAM le 12 février 2011.
De nombreux , artistes, amis étaient au rendez vous de cette projection.
Le maitre de la chanson algérienne était la malgré son état de santé ,
il resté disponible, a répondu avec grâce à toutes les sollicitations,
pendant deux heures tous les invités se sont empressés de faire la photo,
poser avec leur idole.
Des applaudissement on ponctués la projection, puis quelques personnalités
ont salué le travail de " DA CHRIF ", ses qualités artistiques et humaines.
Le producteur Tahar Boudjeli a été salué pour son management .
Parmi les invités , Jura du groupe Jurjura, Nora At Brahim chanteuse,
Ben Mohamed ( parolier de Idir pour son premier album), Hamid Selmi Ethnopsychiatre, Karim Tahar ancien chanteur kabyle et ancien boxeur,
Reski harani réalisateur ,l’excellent musicien Alloua ainsi que d’anciens
animateurs de Radio : Ali l’Africain, Amar, Achour , Salah, Ahcene Zeraoui ....
Reportage Photos : © Salah Mansouri
BIOGRAPHIE
Chérif Kheddam n’est pas le fondateur de la chanson kabyle. Celle-ci remonte à la nuit des temps.
Il n’est pas, non plus. l’initiateur de la chanson contemporaine. Des noms l’ont précédé Cheikh Noureddine, Cheikh Lhasnaoui, Slimane Azem.Allaoua Zerrouki.
A Chérif Kheddam revient toutefois le mérite d’introduire cette chanson dans la modernité, en lui donnant notamment une assise musicale plus rigoureuse. Faisant partie d’une génération de chanteurs de talents comme ceux que nous venons de citer, Chérif Kheddarn a été néanmoins le premier à briser dc façon catégorique une tradition quelque peu sclérosante et à engager la chanson kabyle sur la voie du renouveau.
Au fonds berbère ancestral. il a adjoint les apports oriental et universel. Il a été, avant l’explosion de la nouvelle chanson kabyle au début des années 1970 avec notamment Idir. Djamcl Allam et Ferhat lmazighen Imoula, le véritable vivificateur de cette chanson.
Devenu par la suite conseiller artistique à la Radiodiffusion Télévision Algérienne, il a dirigé des auditions et encouragé plusieurs chanteurs amateurs qui sont aujourd’hui les ténors de la chanson moderne hakyle. Rien pourtant ne destinait à une carrière artistique cet homme né cii 1927 à Taddert Boumessaoud. à une dizaine de kilomètres de Aïn El-Hammam, en plein coeur du Djurdjura.
Il commence par fréquenter l’école coranique et la zaouïa en vue de devenir imam - comme son père. La psalmodie du Coran renforce chez lui le goût du rythme. Chérif Kheddam. qui a toujours été sensible à tout ce qui chante, consacre de longs moments au tajwid du Coran à la zaouïa de Boudjelil (Petite Kabylie).
Il quitte tôt la Kabylie pour aller travailler à Alger d’abord puis en France de 1948 à 1963.
11 faut remarquer que depuis l’âge de sept-huit ans. Chérif Kheddam a constamment vécu loin de sa famille : la zaouia de Boudjelil d’abord. Alger ensuite et enfin la Fiance. Cet éloignement, qui provoque sans doute des peines et des frustrations, possède aussi un avantage Chérif Kheddam a toujours eu les coudées franches pour accomplir ce qu’il voulait ; il était soustrait à la tutelle pesante de la famille.
C’est en France où il arrive à l’âge de 21 ans qu’il découvre vraiment l’art : la chanson maghrébine, arabe ou occidentale, les films égyptiens. Chérif Kheddam s’intéresse à tout cela de façon presque ludique.
S’il y a chez lui une "arrière-pensée" professionnelle. il ne se prend pas pour autant au sérieux, ne pense pas pouvoir un jour vivre de l’art. Pour la chanson kabyle de l’époque. la scène était occupée par Sli-mane Arem. Cheikh Lhasnaoui et Allaoua Zerrouki essentiellement. Mais la chanson kabyle n’est pas celle qui a le plus marqué Chérif Kheddam.
De plus en plus conscient de ce qu’il veut faire et des moyens qu’il lui faut, il prend des leçons de solfège et d’harmonie. Tout en demeurant sensible à toute belle musique.
Chérif Kheddam se sent de plus en plus attiré par l’art occidental. Il découvre la musique classique, s’en imprègne. éprouve pour elle un grand penchant
Quant à la musique cet aux chansons que lui-même a composées à cette époque-là (YeIlis etmut-iw. Nadia.Djurdjura. Itrane, etc.). elles sont avant tout méditerranéennes. dans le tempérament. dans les
thèmes, dans le rythme. L’artiste opère une osmose
du sombre et du lumineux. du jubilant et du dramatique. de l’amour et du désespoir. Remarqué dès son premier 78 tours (YeIIis etmurt-iw).
il est recommandé à Pathé Marconi EMI (filiale italienne) qui lui établit un contrat en 1956.
IL compose pour Radio-Paris puis pour l’ORTF plusieurs morceaux exécutés par le grand orchcstre de la radio sous la direction de Pierre Duvivier.
D’autres pièces sont interprétées en 1963 par l’orchestre de l’Opéra Comique.
Dès ses débuts. Chétif Kheddam a été considéré comme un révolté, un enfant indocile qui bouscule les conventions et les tabous. Dans une société aussi austère que la société kabyle le traditionnelle, où la beauté mime est suspecte. les chansons de Chérif Kheddam ont paru. à la fois par leur élaboration harmonique et leurs thèmes amoureux, inhabituelles, déroutantes. presque inconvenantes.
Mais du côté de ses confrères chanteurs. on a vite compris que la démarche de Chérif Kheddam est une démarche d’avenir. Son exemple ne tarde pas à être suivi.
A tel point qu’une sorte d’école s’est constituée juste avant l’indépendance. Les chanteurs. travaillant tous avec le même orchestre et les mêmes musiciens. ils ont fini par faire à peu près la même chose et être même parfois pris les uns pour les autres... instrumentiste. parolier, compositeur, Chérif Kheddam, qui a une très haute idée de la poésie, ne se considère pas comme un poète : il a répété à qui veut l’entendre que, pour lui, la Musique est plus importante que les paroles.
D’ailleurs, un disque compact comprenant un choix de ses musiques est paru en 1992. Là encore, notre artiste se démarque du chanteur kabyle traditionnel qui accorde une grande place à l’assefrou (le poème) : c’est en effet l’assefrou qui a fait, dans le temps, l’énorme succès d’un limane Azem et qui établit aujourd’hui l’immense renommée d’un Lounis Aït-Menguellat.
Mais si Chérif Kheddam est intervenu plus sur la musique que sur la poésie kabyle. ses textes n’en possèdent pas moins une indéniable richesse poétique. Nous pensons même qu’il a innové dans ce domaine-là aussi, en y introduisant des images et des métaphores
plus modernes que ce que l’on entend habituellement.
Qu’on en juge par le texte d’A lemri (O miroir), une chanson justement
célèbre enregistrée à ORTF en 1963
O miroir, ton destin est plus
enviable que le mien.
Je suis comme un dément
Et n ’aspire qu ’a te ressembler
L’amour te visite à tout moment,
Lorsque la belle descend
Et devant toi se teint au henné.
Colombe se pavanant
dans les prés,
Elle est exempte de tout
défaut,
Ne se laisse pas séduire
par l’inconnu.
Nous demandons à Dieu aimé
Que notre tour arrive
De célébrer ensemble
notre joie.
Elle te fixe sans fausse
pudeur C’est ta compagnie qu’elle sollicite,
Si tu avais tu comprendre
Ami, sois heureux avec elle,
Envie-toi de son parfum ;
Je sais que tu me surpasses
en chance.
Elle se peigne, parfait sa coiffure.
Se regarde soigneusement
Pour repérer le défaut
Sa beauté, sa taille sont impeccables,
Tout en elle crie la perfèction.
Elle est pareille au fruit mûr.
Dans son itinéraire d’artiste, Chérif Kheddam a traversé un certain nombre d’étapes. Il a commencé à chanter avec le début de la guerre de libération, en 1955.
Cette époque est caractérisée par une censure sévère. La moindre chansonnette d’amour est passée au crible par la censure coloniale qui tente d’y déceler des ferments nationalistes.
C’est la période des chansons comme Nadia et Djurdjura. sur le plan musical, l’artiste tâtonne encore, opte pour une musique légère qui demande moins de recherche et de moyens.
Sur le plan thématique, le chanteur qui, comme nous l’avons indiqué, était soumis à la censure coloniale, arrive quand même à exprimer son anracinement dans le pays originel personnifié par ses montagnes indomptables et la beauté de ses filles.
On remarque déjà un engagement social, un plaidoyer pour la femme : une chanson comme Lehjab etharit (Pourquoi voiler la femme libre ?), qui date de 1960 ou 1961, s’élève contre le port du voile imposé à la femme comme un signe de soumission.
L’étape suivante dans l’évolution de Chérif Kheddam commence avec l’indépendance du pays et atteint son plein épanouissement avec A lemri enregistré en 1963, l’année d’ailleurs où l’artiste rentre
au pays après avoir travaillé une quinzaine d’années en France. Cette chanson est d’une grande élaboration musicale et est considérée aujourd’hui par les amateurs un peu comme la chanson-totem de Chérif Kheddam.
Mais l’indépendance apportera aussi à l’artiste des déceptions d’ordre professionnel. L’un des plus grands scandales du pouvoir algérien de 1962 à 1988 a été la négation de l’identité berbère, le substrat même
de l’Algérie, ses racines les plus profondes et les plus tenaces. La chanson berbère, en retour, sera très virulente dans la dénonciation de
cette négation. Elle sera une chanson de résistance, une chanson qui se fait contre le pouvoir.
A côté des chanteurs qu’on pourrait appeler naturellement
engagés (comme Ferhat lmazighen Imoula ou Matoub Lounès), d’autres chanteurs, qui a priori n’ont pas " l’âme militante " (Idir, Aït-Menguellat, etc.), exhiberont eux aussi la revendication culturelle et identitaire, car c’est leur outil même, à savoir la langue berbère, qui est nié par le pouvoir.
Chérif Kheddam, lui aussi, n’est pas insensible à la situation que vit son pays, au sort qui est fait à sa culture d’origine, Il amorce une troisième étape plus symbolique : il traite sur le mode allégorique un certain nombre de problèmes sociaux, historiques, identitaires. une chanson datant de 1984 s’intitule tout simplement D-azdayri akka ierigh (Je me sais Algérien) et dénonce veut fabriquer à l’Algérien en niant en la fausse identité idéologique qu’on lui ce qu’il y a de plus profond et de plus irréductible. Mais Chérif Kheddam s’intéresse à la même période à bien d’autres thèmes, comme l’émigration qu’il traite dans Ekker ezvi imanik (Lève-toi et secoue-toi).
Une chanson comme A yemma (Ma mère) qui date de 1978 raconte sur le mode symbolique le dénuement d’une femme et, à travers lui, le drame d’un pays paupérisé.
J’ai entendu ma mère dire :
" Mon enfant, mes forces s’épuisent, Ce n’est pas avec le son et l’ivraie
Qu’on fait grandit les hommes (...) "
Chérif Kheddam n’a jamais joué à la vedette.
Il n’a jamais cherché la célébrité. N’a jamais été attiré par les médias. Le milieu artistique même lui est peu familier, il ne s’y aventure que lorsqu’il
a besoin de musiciens.
Durant son séjour en France, il a plus vécu en milieu ouvrier que parmi la nouvelle chanson kabyle, il a toujours refusé de s’en instaurer parrain, maître ou cacique.
S’il est un indéniable précurseur, il demeure un chanteur en évolution et en devenir. C’est pourquoi nous pensons que l’actuel effacement ne saurait être une retraite, mais plutôt un simple repli pour prendre un nouvel élan.
Celui qui a été l’enfant remuant de la chanson kabyle ne saurait
se retirer sur la pointe des pieds.
"Ruptures" n°3 du 27 janv. au 2 févr 1993
DISCOGRAPHIE
DVD du palais des congrès accompagné par l’orchestre philharmonique international dirigé par Amine Kouider
La Colline oubliée : 19 février 1997
Film Réalisé par Abderrahmane Bouguermouh
Avec Djamila Amzal, Abderrahmane Debiane, Mohand Chabane, plus
Long-métrage algérien , français . Genre : Drame
Durée : 01h45min Année de production : 1994
Synopsis : Chronique de la jeunesse kabyle au cours de la Seconde Guerre mondiale, où chacun tente de poursuivre ses rêves, ses amours, son avenir, de faire face à la misère ou à la mort trop présente.
Musique : Chérif Kheddam
1 Afasmakene
2 Anef
3 Akouassigh
4 guersine
5 Amarazgue
6 Thoura
7 Nasha
8 Thebdhad essaa
9 Chah athamgharth
10 Afenane
11 hamel
12 Vetchats
13 Yhedhad slamime
14 Mokrith
15 Atharoua
16 Achou kditkimene
17 Aouin iroudjagh
18 Aouel lhob
19 Mathechfidh
20 Fahmath
21Dhelhali zahrik
1. DJURDJIJRA
2. ANEF ILEMOUADJI
3. MENAGH
4. ALAHVAV
5. AMER DETSOUGHAL
6. ZOUI IMANIK
7. TSINE IHADJANE
8. AMARAZGUE
9. THAKASDHY AQUEL
10. ANDA LOULAGH
11. NASHA ELHAQ
12. ANEF
1. NADIA (1958)
2. AVGAYETH TELHA (1959)
3. TSGHANIGH (1960)
4. THIRGA OCFENANE (1961)
5. THOURA INEK (1962)
6. ALEMRIi (1963)
7. AACHENE ZMANE(1965)
8. ATHINE YOURENE (Achouiq) (1967)
9. GARSINE IVERDEN(1977)
10.ATHILAOUINE(1980)
11. ACHOU KYOUGHANE (1992)
Sélection des 45 tours
sources : Tahar Bouddjelli / ANTINEA
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Production et Edition
ANTINEA
8 rue Lyautey 75016 Paris