Exposition du 7 Juillet au 17 Septembre 2011 à
LA GALERIE 13 JEANNETTE MARIANI
CARMEN RAMIREZ Corps Dédoublés.
Une proposition de Patricia Avena-Navarro
Exposition du 7 Juillet au 17 Septembre 2011
Vernissage Mercredi 6 Juillet de 18h00 à 21h00
Cinq siècles avant notre ère, Melissus de Samos, dernier philosophe de l�école d�Elée, déclarait : « Rien n�est vide, car le vide n�est rien ; et ce qui n�est rien ne peut être ». Carmen Ramirez renouvelle aujourd�hui dans son �uvre la réflexion sur le vide. Un vide porteur d�une force infinie.
Des habits qui s�ouvrent et qui se cachent, vides mais pleins de significations, attendant d�être remplis par ceux qui regardent, conjuguent une quête commune : ils témoignent d�une pratique dirigée vers l�auto-rencontre comme élément de contradiction d�une rencontre manquée et la crise comme processus nécessaire et unipersonnel pour comprendre et pour accepter l�altérité. C�est une réflexion sur le conflit communicatif auquel l�homme contemporain doit faire face et sur l�impossibilité de créer des liens essentiels et véritables ; c�est un questionnement sur l�écoulement du quotidien comme une expérience virtuelle et immédiate.
L��uvre tente de découvrir le temps pour nous connecter dans une rencontre privée entre le moi et l�autre qui a lieu à travers le rite de la couture, une tâche solitaire, féminine et complémentaire, presque chamanique. Ainsi, le travail de Carmen Ramirez se transforme en une liturgie de l�enfermement qu�elle dénonce, déclare, et révèle depuis son formalisme muet-silencieux un être oral et haut-parleur pour celui qui voudrait l�entendre.
« ...j�ai besoin d�une pause pour m�éloigner des langages actuels, de travailler sans agressivité, sans bruit, dans une pause de silence, qui me permette et qui permette aux autres un moment de réflexion ».
Les �uvres de Carmen Ramirez sont des « choses », résultat visible de l�empreinte « de ce qui reste » d�un travail explorateur. Des �uvres qui portent la fragilité de leur genèse, les souvenirs et les symboles en filigrane, des �uvres qui condensent en elles le temps dilaté dans une infinie succession d�intervalles qui s�expriment à l�unisson, ne distinguant pas entre présent, passé et futur. Dans une tentative d�émancipation des souvenirs, son geste devient situation de fuite et son �uvre se transforme en idée, en inquiétude et en pensée.
Intimiste dans son �uvre, Carmen Ramirez ne craint pas de s�obstiner à travailler des matériaux et des formes qui la conduisent à une certaine marginalité. Considérant et abordant la toile comme le réceptacle de cet univers, elle organise les enchaînements et compose un élément-objet. Elle observe et écoute le langage des fils, ce qu�ils lui transmettent ; ainsi, avant d�agir, elle trace et délimite l�invisible. Elle poursuit l�apparition d�une présence qui s�offre comme une absence. Elle flirte avec le mutisme et l�oubli, avec l�invisible de l�espace que gardent ces formes. Elle invite à découvrir ses témoignages d�un univers mélancolique, entre projection mentale et réflexion sur le visible-invisible.
Patricia Avena-Navarro
LA GALERIE 13 JEANNETTE MARIANI
36 rue du Mont Thabor 75001 Paris. France.