spectacle
2021
Biyouna est née dans le quartier populaire de Belcourt à Alger. Dans les années 60, la petite Baya, ou plus affectueusement Biyouna, dansait aux côtés de sa sœur chanteuse, Leïla Djazaria, dans des orchestres féminins et dans des prestigieux cabarets de l’époque tels que « Le Copacabana »
En 1972, à l’âge de 19 ans, Biyouna décroche par hasard un petit rôle à la télévision dans le cultissime feuilleton « A la maison » dont le succès populaire est dû en grande partie à la gouaille de Fatma, le personnage que la jeune Biyouna interprète avec un naturel alors encore inédit sur les écrans algériens.
C’est ainsi que Biyouna, la danseuse des cabarets, devient une icône populaire. Le personnage de Fatma, la touaychia, fille espiègle et déconneuse, va lui coller à la peau. Films et téléfilms se succèdent, mais Biyouna ne correspond pas toujours à la culture officielle. Trop algéroise, trop populaire, trop franche, elle est rejetée par le pouvoir et ses intellectuels.
Elle reprend alors la danse et le chant dans les cabarets d’Alger et se produit dans des one-woman-shows qu’elle présente dans les stades du pays.
Cantonnée dans le registre comique, Biyouna attendra longtemps avant qu’on lui propose un rôle dans un registre différent. Ce sera en 1999, dans « Le Harem de Mme Osmane », le premier film de Nadir Moknèche.
« J’ai découvert la France, puis le Maroc... « Le Harem de Mme Osmane », c’était le film de mon émancipation ! Je sortais d’Algérie où je vivais une période difficile, et je me suis retrouvée face à Carmen Maura dans un film dramatique.
Enfin quelqu’un qui ne voyait pas en moi que la comique de service, enfin la chance se présentait pour me permettre de devenir ce que j’ai toujours rêvé d’être : une comédienne. »
Une artiste protéiforme éclot. Sa voix rocailleuse, ses grands yeux noirs, entre nostalgie et joie de vivre lui permettent de jouer sur tous les registres. Fidèle à elle-même, sans complexe, elle enchaine films d’auteurs comme « Vive L’Algérie » de Nadir Makneche , « La source des femmes » de Radu Mihaileanu en sélection au festival de Cannes ou « Holiday » de Guillaume Nicloux et autres comédies populaires à succès comme « Beur sur la ville » de Djamel Bensalah ou « Les trois frères : le retour » de Didier Bourdon et Bernard Campan.
Elle enregistre ses premiers albums : « Blonde platine dans la Casbah » atteint 600 000 exemplaires vendus. Elle participe aussi à l’album « Bichon » de Julien Doré.
Branchée plus que jamais, joignant le jeu au chant, elle est la partenaire du culte Fellag dans « Opéra d’Casbah » mis en scène par Jérôme Savary. Prenant goût au jeu, Biyouna n’hésite pas à prendre des risques en incarnant Coryphée dans « Electre » de Sophocle dans une mise en scène de Philippe Calvario.
Elle revient enfin à ses premiers amours dans son premier seul en scène en français au théâtre Marigny en 2012 avec une mise en scène de Ramzy.
Populaire depuis ses débuts, elle a acquis ses lettres de noblesse grâce au cinéma qui lui a ouvert la voie de la musique et du théâtre.
En traversant la Méditerranée, elle a gagné un nouveau public et rajouté des cordes à son arc. Pour autant elle n’a jamais lâché les amarres avec une Algérie qui fit de Biyouna une figure nationale, presque mythologique.
Entre Antigone et Shéhérazade sous les habits de Charlot. Son auto-dérision hors norme et sa sensibilité à fleur de peau la rendent invulnérable et irrésistible à tous ceux qui dans ce monde chaotique s’affirment libres et heureux de vivre.
Sources : Spectacle mon Cabaret
BIOGRAPHIE
Biyouna ressemble à un personnage d’Almodovar. Excentrique en diable. Femme libre par excellence, elle brûle sa vie par tous les bouts, ou plutôt la dévore. Il émane d’elle une force volcanique et une philosophie épicurienne. Artiste hors-norme, elle est très populaire en Algérie aussi bien que dans la diaspora communautaire française. Sa notoriété de l’autre côté de la méditerranée est comparable à celle d’un Coluche en France avec cet humour, cette générosité qui sont l’apanage des humains pas tout à fait comme les autres...
Le spectacle : Imaginez que Liza Minnelli soit née dans un quartier populaire d’Alger et qu’elle s’appelle Biyouna.
Biyouna nous raconte sa vie, la France, l’Algérie
Elle nous accueille chez elle, chaleureusement, et s’ouvre à nous en toute franchise avec son franc-parler et sa gouaille qui ont fait d’elle l’icône qu’elle est en Algérie : la musique et la danse bien sûr puisque c’est là que tout commence ; l’argent, sa mère, son parcours d’Alger à Paris, ses rêves d’actrice, les fans et les fanatiques, son image sur le net, dans son miroir et dans les yeux de ceux qui l’aiment.
A travers son histoire, Biyouna dresse le portrait juste et actuel de l’Algérie, ses contradictions et ses amours contrariées avec la France.
En fait d’avoir une grande gueule Biyouna est une grande voix.
Une voix qui fait le pont entre deux pays, deux cultures. Le tout avec lucidité et humour.
voir sur wikipedia biographie complète avec mise à jour