Écuyer, metteur en scène et chorégraphe,
Bartabas
Écuyer, metteur en scène et chorégraphe, pionnier d’une
expression inédite, conjuguant art équestre, musique, danse
et comédie, Bartabas a inventé et mis en scène une nouvelle
forme de spectacle vivant : le théâtre équestre. Il fonde en
1985 la compagnie Zingaro, puis l’Académie du spectacle
équestre de Versailles en 2003. En état de recherche
perpétuelle, Bartabas multiplie les collaborations et présente
régulièrement des oeuvres plus intimistes dont il est à la fois
l’auteur et l’interprète.
Né en Turquie et issu d’une famille de musiciens classiques
ottomans, Kudsi Ergüner a côtoyé les grands maîtres dépositaires
de la tradition. Il a également suivi un enseignement spirituel et
musical au sein de confréries soufies. Il est considéré comme
l’un des plus célèbres joueurs de ney (flûte) de son pays. Il a
créé l’ensemble Fasl qui joue le répertoire classique ottoman et
travaille en parallèle avec des artistes européens (Peter Gabriel,
Michel Portal…), sur des musiques de film, collabore à des
pièces de théâtre (avec Peter Brook), des ballets (avec Carolyn
Carlson) et aux Levers de soleil de Bartabas.
Originaire d’Iran, le chanteur Taghi Akhbarî possède à la fois
l’art subtil de la musique traditionnelle persane et la technique
de l’art lyrique occidental, qu’il a reçus tous deux des grands
maîtres. Il donne de nombreux concerts en France et en
Belgique et a collaboré à la demande de Serge Tessot-Gay (Noir
Désir) à l’album Interzone deuxième jour.
Le Centaure et l’Animal
du 8 au 22 septembre à la MC93 à Bobigny,
Un spectacle de, et avec Bartabas et Ko Murobushi (maître de Butô) à partir de textes des Chants de Maldoror de Lautréamont.
La rencontre de Bartabas avec Ko Murobushi, l’un des artistes les
plus célèbres du Japon, héritier des règles de Tatsumi Hijikata, à
l’origine du Butô, se présente comme une aventure artistique qui
examine les frontières et les passages entre deux univers sensibles et
exceptionnels.
Cette œuvre sonde également la question de l’animalité et de la
relation entre l’homme et l’animal.
L’intense profondeur de la danse de Ko Murobushi et la force poignante du geste équestre de Bartabas ouvrent un continent inattendu qui propulse le spectateur dans un temps et un espace mythiques d’une profonde et rayonnante beauté.
Calacas
Théâtre équestre Zingaro 2e SAISON A PARTIR DU 2 NOVEMBRE 2012 - FORT D’AUBERVILLIERS -
"Dans le spectacle, j’essaie de dévoiler, à travers la musique et grâce à l’animal, comment le Mexique a évolué par rapport à cette tradition qui était celle des Indiens d’Amérique."
« Ce qui m’intéresse, avec Calacas, c’est la danse macabre. Une danse de mort, c’est aussi une danse de vie. J’installe tout, comme un carnaval, et après, je laisse le spectateur voyager dans l’image. C’est l’une des caractéristiques de Calacas. » Bartabas
« Ce qui m’intéresse, avec Calacas, c’est la danse macabre. Une danse de mort, c’est aussi une danse de vie. J’ai fait des recherches sur ce que représente le carnaval, aussi bien au Moyen Âge que dans différentes cultures. Assez vite et très naturellement, je me suis approché du Mexique parce que c’est là qu’on trouve l’imagerie la plus passionnante. Derrière cette imagerie, un peu classique et enfantine, avec ses représentations assez naïves et populaires de la mort, on découvre la trace de racines indiennes. Une culture enfouie : le Chamanisme, qui a été récupérée par le Mexique.
Dans le spectacle, j’essaie de dévoiler, à travers la musique et grâce à l’animal, comment le Mexique a évolué par rapport à cette tradition qui était celle des Indiens d’Amérique.
La représentation de la mort au Mexique est très joyeuse et dynamique. Mais il y a aussi un temps qui se regarde. Et la fuite en avant due au mouvement. Les musiciens sont tout le temps en déplacement pendant le spectacle. C’est la notion même du carnaval. Un déplacement perpétuel. Je l’ai transcrit en scénographie, en une piste suspendue entre ciel et terre, une piste en l’air, une en bas. Il y a plusieurs niveaux qui permettent toujours d’être en mouvement, différemment. Et puis, il y a évidemment le cheval vecteur de voyage qui permet de voyager même dans l’au-delà, comme dans beaucoup de traditions et notamment dans ces traditions chamaniques.
Comme à chaque fois avec Zingaro, le thème est un prétexte.
C’est toujours la musique que je choisis en premier. La respiration d’un spectacle se fait naturellement, en fonction de ce qu’on a envie d’exprimer, et qui est souvent traduit par la musique.
Chimère n’était pas un spectacle sur l’Inde, et là ce n’est pas un spectacle sur le Mexique.
On s’appuie sur une tradition musicale et sur une représentation pour traiter de thèmes plus personnels et notamment des thèmes qui sont récurrents à Zingaro.
Je le sens sur ce spectacle : cela ressemble à des danses, des danses macabres, leur évolution est très lente. On s’installe. Il y a ce côté répétitif qui m’intéresse. L’oeil, le spectateur digère un certain aspect de l’image. Il va en regarder un autre. J’installe tout, comme un carnaval, et après, je laisse le spectateur voyager dans l’image.
C’est une des caractéristiques de Calacas…
La présence du cheval ressort d’autant plus que l’être humain est désincarné ; c’est un squelette. Il y a une certaine tension due à la proximité du cheval et de ce que génère l’animalité du cheval.
Dans le Centaure, c’est le contraire. Je parvenais par un travail de respiration à mettre le cheval dans un état de calme, de décomposition du mouvement, d’énergie à partir du vide.
Dans Calacas, le cheval, à l’inverse, doit être utilisé pour son énergie vitale puisque l’être humain n’a plus que la structure. Celui qui a l’énergie vitale dans Calacas, c’est le cheval, pas l’homme. »
Bartabas
Repères biographiques
Pionnier d’une expression inédite, conjuguant art équestre, musique, danse et comédie, Bartabas a inventé et mis en scène avec tact, fougue et intuition, une nouvelle forme de spectacle vivant : le théâtre équestre.
Avec sa compagnie, fondée en 1984 à l’enseigne du Théâtre équestre Zingaro , il a conquis des centaines de milliers de spectateurs à travers le monde comme au Fort d’Aubervilliers où il s’est installé en 1989, dans un chapiteau de bois conçu à sa mesure par Patrick Bouchain.
Ses créations : Cabaret I-II-III, Opéra équestre, Chimère, Éclipse, Triptyk, Loungta, Battuta et Darshan sont à chaque fois des évènements qui témoignent d’une quête incessante, mystique parfois, et toujours profondément authentique.
Soucieux d’une transmission artistique, il fonde en 2003 l’Académie du spectacle équestre de Versailles.
Un corps de ballet sans autre exemple au monde, qui se produit dans le manège de la Grande Écurie Royale, et pour lequel il a signé les mises en scène du Chevalier de Saint Georges, du Voyage aux Indes Galantes et des Juments de la nuit, productions données dans le cadre grandiose des fêtes de Nuits du château de Versailles.
Il invite aussi son Académie à collaborer avec des artistes venus d’horizons très différents comme Beňat Achiary, Carolyn Carlson, Philip Glass, Alexandre Tharaud.
Ses créations singulières ont souvent pour cadre des lieux originaux et atypiques comme l’abbatiale de Saint Ouen à Rouen où fut imaginée une envoûtante liturgie équestre. Il a récemment présenté avec Carolyn Carlson et L’Académie du spectacle équestre we were horses.
En état de recherche perpétuelle, Bartabas présente régulièrement des oeuvres plus intimistes dont il est tout à la fois l’auteur et l’interprète, ainsi Entr’aperçu au Théâtre du Châtelet, Lever de soleil ou Le Centaure et l’Animal avec le danseur de Butô Ko Murobushi.
Pour le cinéma, il a réalisé deux longs métrages : Mazeppa (1993) et Chamane (1995) produits par Marin Karmitz. Par ailleurs, sans qu’il s’agisse d’une simple démarche de captation, il filme ses propres spectacles depuis un quart de siècle. Son dernier opus, Galop Arrière, s’apparente à un véritable « traveling de mémoire » et à un questionnement sur l’ensemble de son parcours et sur l’ensemble de son oeuvre.
Bartabas a reçu en juin 2012 Le Grand prix de la SACD.