Musique Classique d’Iran Dimanche 9 mai 2010 à Grenoble
L�association AVA organise un récital de :
Musique Classique d�Iran / Récital de Santour
Dimanche 9 mai à 18h00
Petit Théâtre
4, rue Pierre Duclos, Grenoble
(Tram : Sainte-Claire Les Halles)
Arash Mohâfez santour
Ali Mojallal tombak (zarb)
Ârash Mohâfez, musicologue et joueur de Santour, donnera un récital de musique classique iranienne.
Il sera accompagné par Ali Mojallal au Tombak (ou zarb).
Le programme sera en deux parties, consacrées aux Dastgâhs (ou modes)
Dastgâh-e Chahârgâh
Dastgâh-e Homâyun
Les compositions (Pishdarâmads, Zarbis, Tasnifs et Rengs) sont choisies parmi les �uvres d�Ali Akbar Khan Shahnâzi et de Rokneddin Khân Mokhtâri, ainsi que de compositeurs anonymes.
Le concert sera également agrémenté de quelques pièces du répertoire ottoman (voir ici) :
Pesrev de Erol Sayan (Makam Hicaz-Humayun)
Sazsemai de Veli Dede (Makam Sedd-i Araban)
Sirto de Kemani Sebuh (Makam Hicazkar)
Les musiciens
Arash Mohâfez
Né en 1981, il commence l�apprentissage du santour à l�âge de neuf ans chez Saïd Ma�soumi et ensuite avec Mehri Rast-Ghadam. Ensuite, il devient disciple d�Ostad Kiani pour étudier avec lui le radîf de Mirza Abdollah. Il a également bénéficié pendant un an de l�enseignement de Mohammad-Reza Lotfi. Il achève avec succès sa formation académique avec une mémoire intitulée "les intervalles musicaux dans le Musighiye Kabir de Fârâbi". Il a poursuivi ensuite ses recherches en ethnomusicologie à l�université de Paris 8. Depuis une dizaine d�années, il poursuit sa carrière en enseignant le santour et donnant des concerts en Iran, en France et en République d�Azerbaijan.
Ali Mojallal
Ali Mojallal a suivi d�abord l�enseignement de Farid Kheradmand en Iran. Il a également bénéficié des cours de Arash Farhangfar, fils et disciple du grand Maître Nâsser Farhangfar. Depuis quelques années, il complète sa formation auprès de Maitre Djamchid Chemirani, chez qui, il puise toute son inspiration.
La musique
Ancêtre du piano et du tympanon, le Santour a traversé l�histoire de l�humanité, depuis l�antiquité jusqu�à nos jours, sans subir d�altérations majeures. Cette traversée de l�histoire s�accompagne également d�une expansion à travers les frontières géographiques et culturelles. Né quelque part au Moyen Orient, le Santour se retrouve sous des formes voisines dans de nombreux pays, allant de la Chine jusqu�en Europe. La passion que ces différentes cultures ont éprouvée pour cet instrument est sans doute liée à sa sonorité captivante et au large éventail de possibilités qu�il octroie au musicien pour enrichir sa technique de jeu.
En Iran, les traces du Santour se retrouvent dans la littérature, du moins depuis le 11e siècle. Cependant l�absence de document et de support matériel, ne nous permet pas de retracer l�évolution des styles et des différentes écoles esthétiques que cet instrument aurait connus à travers son histoire. Il est néanmoins certain que, de manière générale, jusqu�au 18e siècle, la culture musicale iranienne s�inscrivait dans un ensemble plus vaste, celui défini par l�art des Maqâms, partagé également par les Turques et les Arabes.
Dans la période moderne, on distingue essentiellement deux écoles de Santour : l�ancienne et la moderne. L�école traditionnelle se caractérise en particulier par la recherche d�une sonorité brillante et cristalline, l�usage fréquent des tempi rapides malgré une grande densité d�ornementation, une proéminence des développements non mesurées (Avâz) et enfin une référence étroite au Radif, le répertoire modèle traditionnel.
L�école moderne, influencée par l�esthétique européenne, jouit actuellement d�une plus grande faveur du public. Elle est caractérisée par : une sonorité plus veloutée, un dépouillement relatif de l�espace sonore au profit d�un certain romantisme et la création de formes et des techniques de jeu originales.
Arash Mohafez, formée dans l�école traditionnelle, se distingue par sa volonté de réhabiliter l�esthétique universelle du Maqâm, développée à travers les siècles grâce à l�interaction culturelle entre Turques, Arabes et Iraniens.
Ainsi dans le programme de ce récital, à travers son jeu de Santour et du répertoire choisi, Arash Mohâfez tentera, de rapprocher l�esthétique iranienne contemporaine aux modèles mélodiques arabo-turques. Le programme sera également agrémenté de quelques �uvres choisies dans le répertoire ottoman, ce qui lui permettra de mettre en évidence les liens organiques entre d�une part les Dastgâhs et Avâz persans et d�autre part les Maqâms arabes et ottomans.
Les instruments
Santour
Le santour (ou santûr) est un instrument de musique iranienne appartenant à la famille des cithares sur table (comme le cymbalum et le tympanon). Il comporte 72 cordes frappées à l�aide de deux petits marteaux (mezrab en persan). Les cordes sont disposées par ch�urs de quatre sur 18 chevalets (kharak) mobiles placés sur une table d�harmonie trapézoïdale.
Le santour est joué également dans les pays voisins de l�Iran comme en Inde (surtout dans l�état de Kashmir), en Irak et en Turquie.
Tombak
Principale percussion iranienne, le tombak ou le zarb est un tambour en forme de Tombak (ou zarb) calice taillé dans un seul morceau de bois et revêtu d�une membrane en peau de chèvre. Il se joue à main nue, avec les pulpes des dix doigts des deux mains. La souplesse et la vélocité des doigts, conjuguées aux mouvements des poignets, permettent au musicien une extraordinaire étendue de timbres et de couleurs. Il est le principal instrument de percussion de la musique savante iranienne.