Auteure
2021
Exposition "Picasso et les avant-gardes arabes"
Rencontre dédicaces le Vendredi 22 avril 2022 à 18h30
du 2 Avril au 10 Juillet 2022 à l’Institut du monde arabe à Tourcoing
"En décembre 1961, Picasso réalise un portrait de Djamila Boupacha, jeune algérienne indépendantiste emprisonnée et torturée, défendue par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir. Née de ce fait précis, Picasso et les avant-gardes arabes s’attache à présenter la relation beaucoup plus vaste de Picasso aux artistes arabes à partir des années 1940 et jusqu’aux années 1980 à travers le face à face précis de peintures, œuvres graphiques et céramiques de Picasso issues du Musée national Picasso-Paris et d’œuvres clefs d’artistes arabes issues de collections privées du Moyen-Orient."
Page de titre du livre Djamila Boupacha de Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir avec un dessin de Picasso, aux éditions Gallimard
1962, Paris, Musée national Picasso – Paris, © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Adrien Didierjean © Succession Picasso 2022
"On a l’impression que tout a été dit sur Picasso, l’artiste mythique du XXe siècle. Aucune œuvre n’a provoqué autant de passions, de débats, de polémiques que la sienne.
Mais qui a conscience aujourd’hui des obstacles qui pavèrent la route du jeune artiste, convaincu de son génie, qui débarque à Paris en 1900 sans parler un mot de français ?
>Comment Picasso se repère-t-il dans cette métropole moderne, encore secouée par les séquelles de l’Affaire Dreyfus ?
>Comment organise-t-il ses premières amitiés, ses premiers succès ?
>Pourquoi, en 1940, alors qu’il est célébré dans le monde entier, sa demande de naturalisation française est-elle refusée ?
>Pourquoi son œuvre reste-t-elle invisible dans les musées de son pays d’accueil jusqu’en 1947 ?
Telles sont quelques-unes des questions soulevées par l’exposition Picasso l’étranger.
Tel est l’angle inédit adopté par sa commissaire, l’historienne Annie Cohen-Solal.
La situation existentielle de Picasso étranger en France, insiste-t-elle, a conditionné sa démarche de création artistique.
Six années de recherches dans des fonds d’archives inexploités ont permis de dévoiler les anomalies, les décalages, les scandales même parfois qui attendaient Picasso dans un pays aux institutions obsolètes, secoué par des vagues de xénophobie jusqu’en 1945.
> C’est dès juin 1901, au moment de sa première exposition à la galerie Vollard, que la police constitue un dossier contre lui, le décrivant comme anarchiste.
>Pendant quarante ans, dans les administrations françaises, Picasso sera perçu comme un intrus, un étranger, un homme d’extrême gauche, un artiste d’avant-garde - autant de stigmates dont il ne parla jamais à personne, mais qui marquèrent indéniablement son quotidien. " Commissaire générale : Annie Cohen-Solal
Picasso l’étranger fait suite au livre d’Annie Cohen-Solal :
Un Etranger nommé Picasso (Fayard, avril 2021)
Biographie officielle
Annie Cohen-Solal, née à Alger, est docteur ès lettres, professeur des universités et chercheuse associée à l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine.
Elle a occupé le poste de conseiller culturel aux États-Unis, et conduit sa carrière d’enseignement de Berlin à Jérusalem en passant par New York et Paris. Parmi ses livres, Sartre 1905-1980 (Gallimard, 1985), « Un jour, ils auront des peintres » (Gallimard, 2000, prix Bernier de l’Académie des Beaux-Arts), Leo Castelli & les siens (Gallimard, 2010, prix Artcurial du livre d’art contemporain), Mark Rothko (Actes Sud, 2013), Magiciens de la terre : Retour sur une exposition légendaire avec Jean-Hubert Martin (éditions Martin Barré et Centre Pompidou, 2014), tous traduits dans de nombreuses langues.
Ses recherches portent sur l’artiste dans des problématiques d’exil, de déracinement et d’expatriation.
Depuis 2016, elle prépare Picasso l’étranger, une exposition dont elle est la commissaire au Musée national de l’Histoire de l’Immigration, en partenariat avec le Musée national Picasso-Paris (12 octobre 2021 – 13 février 2022). Cette exposition sera complétée par un catalogue qui fait appel à des historiens d’art et à des chercheurs internationaux en sciences sociales qui seront réunis en colloque au Palais de la Porte dorée les 1er et 2 décembre 2021.