Festival
Ânûû-rû âboro - Festival International du Cinéma des Peuples 2018
du 12 au 15 octobre 2018 à Pwêêdi Wiimîâ (Poindimié) et dans les communes des trois Provinces de la Nouvelle-Calédonie.
SÉLECTION OFFICIELLE 2017
► Compétition internationale longs-métrages / International Feature Competition
Communion, Anna Zamecka
Damiana Kryygi, Alejandro Fernández Mouján
Gogita’s New Life, Levan Koguashvili
La Vie à venir, Claudio Capanna
Ouaga Girls, Theresa Traore Dahlberg
Plastic China, Jiu-liang Wang
Taste of Cement, Ziad Kalthoum
Tempestad, Tatiana Huezo
The Good Postman, Tonislav Hristov
The Grown-Ups, Maite Alberdi
The Islands and the Whales, Mike Day
The Modern Jungle, Charles Fairbanks et Saul Kak
Vangelo, Pippo Delbono
► Compétition internationale moyens-métrages / International Medium-Length Film Competition
Boli Bana, Simon Coulibaly Gillard
Derniers jours à Shibati, Hendrick Dusollier
DUGMA : The Button, Paul Refsdal
Dusk Chorus, Alessandro D’Emilia et Nika Saravanja
Roadside Radiation, Moritz Schulz
Small People. Big Trees, Vadim Vitovtsev
► Compétition internationale courts-métrages / International Short Film Competition
Blueberry Spirits, Astra Zoldnere
Close Ties, Zofia Kowalewska
Daniel, Anastazja Dabrowska
Koropa, Laura Henno
Oh Brother Octopus, Florian Kunert
You Can’t Hide From The Truth, A.a.V. Amasi
► Compétition Pacifique longs-métrages / Pacific Feature Competition
Be’Jam Be the Never Ending Song, Caroline Parietti et Cyprien Ponson
Hotel Coolgardie, Pete Gleeson
Le taureau et l’igname, Martin Chouraqui
Solitary Land, Tiziana Panizza
The Opposition, Hollie Fifer
Zach’s Ceremony, Aaron Petersen
► Compétition Pacifique moyens-métrages / Pacific Medium-Length Film Competition
H : le déménagement, Martin Carré et Thomas Douchy
Les Secrets de Deva, Éric Beauducel
Le syndrome Panguna, Alexandre Berman et Olivier Pollet
Mobilité Québec, Dominique Roberjot et Christine Della-Maggiora
Servant or Slave, Steven McGregor
► Compétition Pacifique courts-métrages / Pacific Short Film Competition
Exode urbain, Elie Violette
Fading Sands, Stephen Limkin
Fleur de sel au Pays du roi Nick, Guy Fohringer
Koindé, jadis fut la rivière, Mehdi Lallaoui
Mangrove Stories, Ruth Ketau
The Island, Gabrielle Brady
Tulu’s Challenge, Joys Eggins
► Portraits et histoire du Pays /Portray and history of New Caledonia
Le retour d’Ataï, Mehdi Lallaoui
Mabui Gumi Nouvelle-Calédonie, une histoire déchirée de l’émigration, Hongo Yoshiaki
La philosophie du festival
ânûû-rû âboro « l’ombre de l’homme »
Anûû-rû âboro veut dire « l’ombre de l’homme » dans la langue paicî, autrement dit « cinéma ».
Nous aimons cette définition poétique qui laisse une part d’ombre dans la recréation du réel que pose l’acte cinématographique documentaire.
Nous aimons aussi cette présence de l’homme dans la définition kanak du cinéma. A tout choisir, nous préférons filmer l’homme à hauteur d’homme que la terre vue du ciel.
L’homme, c’est-à-dire celui qui s’inscrit dans un processus de vérité pour reprendre une thèse d’Alain Badiou.
Nous inscrivons notre festival dans un processus d’émancipation : celui que le peuple kanak et les citoyens de notre pays ont engagé avec l’Accord de Nouméa.
Nous considérons que le cinéma est un espace non-clos dans lequel les contradictions politiques et idéologiques qui travaillent le monde s’exercent peut-être encore plus vivement qu’ailleurs.
L’image est devenue un enjeu de pouvoir planétaire. Dans notre Pays, il n’y avait encore que deux chaînes de télévision il y a dix ans à peine.
Aujourd’hui, le bouquet satellitaire donne à voir une cinquantaine de chaîne et la TNT s’annonce.
Nous sommes submergés d’images et pressés d’en consommer. Notre voix et notre image -notre identité- sont inaudible et invisible.
Les grandes chaînes d’informations, y compris celles qui diffusent en continu, sont interchangeables : les sujets sont les mêmes, ils sont traités de la même façon : du point de vue du centre, celui du capital financier, jamais du point de vue de la périphérie, celui de l’immense majorité des hommes et des femmes qui, dans leur diversité, peuplent la planète.
L’ordre établi, ce n’est pas seulement celui du capital financier qui met le monde en coupe réglée, qui affame la moitié de la planète, qui contraint des milliers de gens à émigrer au risque de leur vie dans l’espoir d’une vie meilleure.
L’ordre établi c’est aussi celui d’une idéologie dominante largement intériorisée qui, en matière d’images et d’esthétique, tend à imposer des formes établies, calibrées par la télévision, soumises dans leur conception et leurs conditions de production à la dictature marchande de l’audimat.
Notre festival essaie de donner un espace, la tribu, et un temps, extensible à l’année, à ces films documentaires qui ne sont pas seulement des témoignages plus ou moins bien « habillés » qui documentent le réel mais qui se veulent des œuvres cinématographiques dotées de leur propre langage, de leur propre narration et d’une forme qui leur est propre
En un sens, comme toute œuvre d’art, ils incarnent le désordre face à l’ordre