concerts
2022
Abed Azrié avec le groupe Danças Ocultas
le 23 février 2022 au Café de la Danse à Paris
Abed Azrié chante Adonis
Premier artiste originaire du Proche-Orient à avoir mis en musique et chanté la poésie contemporaine, Abed Azrié propose un récital autour des textes d’Adonis et de quelques-uns de ses pairs tels Youssef Al-Khal, Ounsi Al-Hage, Badr Chaker As-Sayyab, Khalil Hâwi, Mouhammad Al-Maghout et Mahmoud Darwiche. Abed Azrié ne s’est jamais limité à un seul patrimoine. Reconnu comme chanteur et compositeur au niveau international, il choisit toujours de mettre en musique des textes visionnaires, hors du temps, portant sur des questions complexes et essentielles comme la liberté, la mort, l’amour et le renouvellement. En Orient, poésie et musique ont toujours été jumelles. Elles proviennent du même archétype, de la même expression humaine. C’est ce que nous dit l’oeuvre d’Abed Azrié. Depuis le début de son cheminement musical, la poésie est à la base de ses oeuvres. Qu’il s’agisse de « L’épopée de Gilgamesh », « Omar Khayyam », « Mystic » autour des poètes soufi s, « Suerte » sur des textes d’auteurs andalous, « L’évangile selon Jean » ou des poèmes contemporains, Abed Azrié a su créer pour ces textes une musique d’un genre inédit dans l’histoire de la musique du Proche-Orient. À l’entendre interpréter les textes d’Adonis et d’autres auteurs, on a l’impression que sa voix grave, tendre et expressive, était vouée à chanter la poésie. Quant à sa musique, elle semble être là pour mieux porter cette poésie. Mélangeant les instruments classiques d’Orient et d’Occident, Abed Azrié s’éloigne des systèmes et des règles de ces deux musiques pour créer une forme et une écriture nouvelles, à vocation universelle. Tous deux d’origine syrienne ayant choisi de vivre à Paris, Abed Azrié et Adonis ont aussi en commun d’être des esprits libres. Ouvrant une nouvelle voie pour la poésie arabe moderne, Adonis s’est vu attribuer un statut de précurseur. Abed ne pouvait qu’être attiré par la magie singulière, la chaleur et surtout l’esprit de rébellion émanant des poèmes d’Adonis et de ses amis. Il nous entraîne avec lui dans un monde où l’extase naît de l’étonnement, de la contemplation, du rêve, du mystère, du chant et de la musique.
L’épopée de Gilgamesh
L’épopée de Gilgamesh, spectacle audiovisuel pour ensemble d’Orient et d’Occident avec Abed Azrié
Qui mieux qu’Abed Azrié, cet « homme de liberté », comme il aime à se définir, pouvait ressusciter avec brio la légende sumérienne de Gilgamesh ? Sa musique, marquée par le rassemblement des instruments traditionnels du Moyen-Orient et des instruments occidentaux, par la synthèse entre les airs anciens et actuels, est habitée par sa voix complexe, chaude et profonde, tantôt proche des dévotionnels hindous, tantôt semblable aux climats des liturgies orientales. Livret, musique et chant : Abed Azrié.
BIOGRAPHIE
Abed Azrié règne depuis une vingtaine d’années sur un territoire imaginaire qui embrasse tout le Moyen-Orient, ses cultures, ses musiques, ses histoires. Ses compositions respirent ce monde-là, mais sont aussi le fruit de sa rencontre avec la musique européenne.
Il naît à Alep, porte du Levant et de la Mésopotamie, berceau des cultures méditerranéennes que veillent les influences grecque, turque, iranienne et arménienne. Adolescent, entre les villes d’Alep et de Beyrouth, le compositeur rencontre les musiques occidentales et étudie la littérature arabe à l’Université libanaise. Au cours d’un voyage, il découvre Paris ; il y vit et travaille depuis 1967. En 1990, un contrat américain avec Warner fait découvrir Abed Azrié à des artistes aussi importants que Caetano Veloso, John Adams, Jeffe Buckley, Yehudi Menuhin ou Leonard Cohen, qui le reconnaissent comme l’un des leurs.
Le style d’Abed Azrié est unique : des sons, des tempos, des rythmes issus d’une fusion hors mode qui emprunte son esprit à la culture arabo-andalouse et transportent dans la Cordoue des Omeyyades dès les premières mesures.
Il saura ressusciter pour nous ce soir la légende sumérienne de Gilgamesh, les poètes soufis, les auteurs andalous, les plus grands poètes arabes classiques et contemporains ainsi que les quatrains d’Omar Khayyam, poète persan, défenseur d’un islam tolérant et adepte des joies de la vie.
Quand Abed Azrié chante, le cœur s’apaise et le corps s’abandonne tout entier à la douceur de sa voix profonde et sensuelle qui s’insinue en nous et semble guérir peines et blessures, portée par une musique qui, comme une vague, s’évanouit et renaît sans cesse, lumineuse et pleine.