Salle de spectacle
NÉNESSE de Aziz Chouaki
Du 09 Janvier au 03 Mars 2018 au Théâtre Déjazet à Paris
Mise en scène Jean-Louis Martinelli
Avec Christine Citti, Hammou Graïa, Olivier Marchal, Geoffroy Thiebaut
"Nénesse, la pièce, est une farce politique, ou plutôt anthropologique dirait Aziz Chouaki, centrée autour du personnage dont elle porte le nom.
Nénesse n’est pas une pièce réaliste.
Le monde d’aujourd’hui a engendré un monstre de théâtre. S’il n’est pas le monde il en est une production. Une sorte de Falstaff des temps modernes. Il en a la verve et la truculence tout comme les acolytes avec qui il partage le quotidien, pétris et nourris des mots d’Aziz Chouaki.
Ce Nénesse est un ancien rockeur de campagne, ancien légionnaire qui se
retrouve au chômage suite à un problème de santé (AVC). Il est islamophobe,
homophobe, antisémite, se définit comme « réactionnaire radical »
tout en se défendant de pouvoir être tenté par le Front National !
Sa femme, Gina, jadis amoureuse de lui se voit condamnée à des petits
boulots pour tenter d’assurer le quotidien du ménage. Pour survivre le
couple a trouvé comme solution d’installer dans leur appartement une
cabine Algeco qu’il sous-loue à deux sans-papiers.
Le premier, un migrant d’origine slave du nom de Goran, ancien boxeur
et entraineur de Daech, musulman pacifiste en route pour Calais, qui
affiche un mépris absolu pour les islamistes. Et le second, Aurélien, ancien
employé du Sénat, pétri de culture aujourd’hui « sans-papiers » faute
de pouvoir se procurer l’acte de naissance de son père russe ayant fui sous
Staline. Les deux aspirent à retrouver des papiers mais pour ce faire doivent
posséder des quittances de loyer que bien sûr Nénesse (louant au black)
refuse de leur fournir.
L’histoire tournera mal.Mais au-delà de la fable, des personnages mis en
jeu, tous « fracassés » du monde contemporain ; c’est bien le style d’Aziz
Chouaki qui retient mon intérêt et m’impressionne.
Tel un Céline de l’algérois, il fait danser la langue, se télescoper les syntaxes,
créant un langage singulier qui vient dynamiter la trivialité du quotidien.
Pour l’avoir mis en scène à deux reprises (Une virée et Les Coloniaux),
l’avoir accompagné sur des projets d’écriture ( Esperanza, Don Juan),
je peux dire que ses partitions sont un régal pour l’acteur. Et je ne doute pas que ceux ici réunis, forment un quatuor détonant :
Olivier Marchal en Nénesse,
Hammou Graïa en Goran (déjà dans Une virée et Les Coloniaux),
Geoffroy Thiebaut en Aurélien
et Christine Citti en Gina. "
Jean-Louis Martinelli
Théâtre Déjazet
41, Boulevard du Temple 75003 Paris
Contact Réservation : 01 48 87 52 55