concert
2019
De Damas à Alep
Chants et danses soufis / Muwashshahat d’Alep
Samedi 9 mars 2019 — 20h30
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
Né à Alep, le munshid (hymnode) Omar Sarmini est un spécialiste du chant classique et des airs alépins. Digne représentant de l’art du muwashshah (chant classique arabe oriental) dont il incarne la nouvelle génération, considéré comme une icône de l’art vocal citadin arabe, il est réputé pour ses improvisations sur des poèmes du XIe siècle et, selon la tradition vocale alépine,des chants spirituels soufis.
Omar Sarmini évolue dans des milieux religieux et fréquente très jeune les rituels du dhikr, conduit par son père, le Cheikh Muhammad Sarmini, qui lui enseigne l’essentiel du répertoire de la musique sacrée. La Syrie est à cette époque l’une des dernières régions arabes où la pratique des répertoires savants demeure très présente au quotidien. Ayant appris de son père l’essentiel du répertoire sacré, le jeune chanteur poursuit sa formation au Club des Jeunesses Arabes de sa ville. Omar Sarmini se produit régulièrement avec l’ensemble Al-Kindi, participant à des festivals aussi prestigieux que le Festival International de Baalbek ou le Festival des Musiques Sacrées du Monde à Fès.
Omar Sarmini et son ensemble d’Alep interprètent plusieurs suites vocales et instrumentales (wasla) ayant pour unité un maqam (mode) particulier. Au sein de chacune de ces suites un instrumentiste interprète un taqsim (improvisation) afin de plonger l’auditoire comme le chanteur dans l’état psychique correspondant au dit maqam, puis l’ensemble joue un prélude instrumental rythmé. Le chanteur improvise alors sur des poèmes classiques (qasida poèmes monorimes) suivant une technique vocale ancestrale qui se nourrit de l’intemporalité de l’esthétique musicale et des mélismes du chant sacré. Les vocalises aléatoires sont accompagnées par un ou plusieurs instruments, soit sans support rythmique, soit avec un cycle rythmique et une ligne mélodique répétitive de basse (ostinato). Puis le chanteur et les choristes interprètent des muwashshaat et qoudoud (chansons mesurées) anonymes très anciens, qui servent d’écrins aux somptueuses vocalises d’Omar Sarmini.